Rien ne permet de penser que l’emplacement des cités mayas ait pu reproduire la carte du ciel, comme le pense William Gadoury, ce jeune Québécois de 15 ans dont les travaux ont beaucoup fait parler dernièrement. Mais des recherches ont prouvé que les Mayas étaient des astronomes accomplis et leur fascination pour le temps, le Soleil et la Lune se lit encore sur les sites archéologiques et dans les glyphes archivés.
Première leçon : l'orientation de certains bâtiments est définie par rapport au Soleil. A Uaxactun (Guatemala), trois temples sont alignés. Quand on les observe depuis la pyramide principale, le Soleil se lève derrière le premier temple au solstice d'été, derrière le troisième au solstice d'hiver, et, aux équinoxes, il monte derrière le temple central. «Cela permet de savoir où on se situe dans l'année», explique à Libération Yaël Nazé, astrophysicienne à l'université de Liège (Belgique) et chercheuse au Fonds de la recherche scientifique.
Mais c'est surtout dans quatre «codex», encore conservés, que les astronomes mayas ont consigné leurs connaissances. Il y a des tables détaillant les cycles lunaires, les mouvements de Vénus et de Mars, et des prédictions assez détaillées des éclipses solaires. Pour Yaël Nazé, «ces tables montrent que les Mayas avaient des modèles astronomiques arithmétiques, comme en Chine ou en Mésopotamie. Pour en avoir d'aussi bons, il faut avoir étudié l'astronomie longtemps.»
Côté planètes, Vénus occupe une place primordiale dans le panthéon. Elle «correspond au dieu Kukulkan, le serpent à plumes. On pense que les cités mayas lançaient des guerres en fonction des phases de Vénus.» En revanche, la confusion règne dans le domaine des étoiles. Le codex de Paris montre une «bande horizontale avec des bestioles suspendues», dont certains pensent qu'elles représentent le «zodiaque» maya, «au sens premier des constellations traversées par le Soleil au cours de l'année. C'est controversé».