Menu
Libération
Previously

Une course quasi-pliée, Trump détesté du parti, l'Oregon s'apprête à voter... une semaine de primaires américaines

Bernie Sanders lors d'un meeting en Virginie occidentale, le 26 avril. (Photo John Sommers II. AFP)
publié le 13 mai 2016 à 12h02

Vous n'avez pas tout suivi, voire rien du tout, des courses à l'investiture républicaine et démocrate ces derniers temps ? Chaque semaine, Libération fait le point sur la campagne.

La course

Des primaires pas finies mais déjà pliées 

Ces primaires américaines sont désormais jouées, mais il reste encore quelques scrutins à égrainer d'ici la mi-juin, histoire que tous les Etats aient bien voté. Chez les républicains, Donald Trump, désormais seul en lice, a sans surprise remporté les deux scrutins de mardi, en Virginie occidentale et dans le Nebraska. Avec désormais 1 083 délégués nationaux à son actif, il n'est plus qu'à un pas de la majorité absolue des 1 237, qu'il ne pourra néanmoins pas officiellement brandir avant les dernières primaires (dont la plus importante, celle de Californie) prévues le 7 juin.

Chez les démocrates, on ne votait qu'en Virginie occidentale et Bernie Sanders a encore trouvé le moyen de remporter une bataille contre Hillary Clinton (51% à 36%, 18 délégués à 11), quand bien même la guerre est perdue depuis longtemps.

Up

Bernie Sanders, une fin de course sous les honneurs

Bernie Sanders, lors d'une conférence de presse le 1er mai 2016 à Washington DC.En remportant la Virginie occidentale, Bernie Sanders (photo AFP) se place désormais dans un rapport de 20 Etats contre 26 pour Hillary Clinton. Autant dire que l’ancienne secrétaire d’Etat ne pourra pas se vanter d’avoir écrasé son rival, d’autant que celui-ci pourrait finir la primaire avec quasi autant d’Etats qu’elle, les votes à venir se situant dans des Etats plutôt favorables au sénateur du Vermont. Pour autant, un ticket entre les deux candidats (Clinton à la présidence/Sanders à la vice-présidence) semble complètement exclu, même si le révérend Jesse Jackson, un acteur important du combat pour les droits civiques et, de ce fait, une figure politique respectée, a déclaré cette semaine en pincer pour Sanders, qu’il verrait bien vice-président.

Down

Chez les républicains, Trump sera désigné mais reste détesté

Le candidat républicain Donald Trump, le 3 mai, à New York.On l’a dit la semaine dernière : en étant le dernier candidat dont la campagne n’est pas suspendue, Donald Trump (photo AFP) est presque sûr d’emporter la nomination républicaine, le scénario d’un renversement lors de la convention nationale s’éloignant de plus en plus. Cette convention devrait d’ailleurs prendre une drôle d’allure si Paul Ryan, qui est à la tête de la Chambre des représentants, refuse de la présider, puisque Trump et lui ne peuvent pas se voir en peinture. Traditionnellement, rappelle Politico, c’est pourtant le plus haut placé des élus républicains qui préside la convention… une telle situation ferait donc mauvais genre, et ne manquerait pas de nourrir les moqueries du camp adverse.

La phrase

Donald-la-grande-classe a encore frappé. Pour taper sur Hillary Clinton, le candidat républicain a ressorti cette semaine les vieux dossiers concernant les infidélités et les accusations de harcèlement sexuel contre Bill Clinton, de l'affaire Monica Lewinsky à de nombreuses autres. Si mettre en cause la femme d'un homme accusé dans des affaires de mœurs est un grand classique, il faut bien reconnaître, sur ce coup, que Trump n'est pas le premier à questionner l'attitude d'Hillary Clinton face aux femmes qui ont rapporté avoir été harcelées par son mari…

Le chiffre

3

C'est le nombre de «swing states» où Clinton et Trump pourraient faire match nul, selon les résultats d'une récente étude rapportée par Politico. Il s'agit de la Floride, de l'Ohio et de la Pennsylvanie. Détail amusant, dans ces trois Etats, Bernie Sanders ferait mieux face à Trump que Clinton. «Aucun candidat à la présidentielle n'a gagné l'élection depuis 1960 sans gagner dans au moins deux de ces trois Etats», note le journal.

La candidate démocrate à l'élection présidentielle Hillary Clinton à Philadelphie en Pennsylvanie le 6 avril 2016 Hillary Clinton en campagne en Pennsylvanie, l’un des trois «swing states» où les projections sont très très serrées. Photo AFP

L’Etat

L'Oregon vote… et se demande bien à quoi ça sert

C'est le triste sort des Etats qui arrivent en fin de primaires : l'intérêt et l'enjeu y sont bien moindres. Ce mardi 17 mai, les républicains de l'Oregon sont appelés aux urnes, tout comme les démocrates du même Etat et ceux du Kentucky. Mais à quoi bon (1) ? Dans les deux camps, l'issue des primaires ne fait aucun doute et le nombre de délégués en jeu dans ces Etats est assez faible. En Oregon, on a l'habitude : tous les quatre ans, les primaires ont lieu à la mi-mai et n'ont jamais d'incidence sur la course aux investitures.

D'ailleurs, il y a quatre ans, plusieurs voix s'étaient élevées pour réclamer la fin de ce rendez-vous électoral en Oregon. Car même si d'autres scrutins sont organisés en même temps que les primaires démocrate et républicaine, ils ne proposent souvent qu'un seul candidat et l'ensemble constituerait une perte de temps et d'argent pour les citoyens. Quatre ans plus tard, pourtant, on vote quand même et l'incertitude des primaires républicaines a même un temps laissé penser aux électeurs de ce parti que leurs voix allaient enfin pouvoir peser. Las…

(1) A rien. A part pour les candidats, peut-être, qui voudraient se détendre avec un bon petit joint, l'Oregon ayant autorisé son usage récréatif

Et pendant ce temps-là, Obama…

On a appris cette semaine que le président américain allait se rendre à Hiroshima le 27 mai. Une visite historique dans cette cité japonaise, bombardée en août 1945 par les Américains, mais où il n'est pas prévu qu'Obama fasse des excuses, au nom de son pays, à la population. Jusqu'ici, John Kerry avait été le plus haut responsable américain à se rendre au mémorial d'Hiroshima, en avril dernier.

John Kerry, très ému lors de sa visite à Hiroshima, au Japon, en avril 2016. Photo AFP

(To be continued…)