Un père dominicain de Mossoul tourne les pages d'un évangile manuscrit en arabe, vieux de mille ans. Un monastère en haut d'une colline près de Mardin, dans le sud-est de la Turquie, revit avec le retour d'un long exil de familles chrétiennes. Des enfants coptes d'Egypte sont rassemblés à l'église le vendredi pour une prière… Ces images inattendues dans le documentaire de Didier Martiny et de Pierre Prier font vite oublier l'ouverture usée sur le drapeau noir de Daech qui s'empare de Mossoul et la fuite des chrétiens et des yézidis. Périple de 90 minutes, la Fin des chrétiens d'Orient ? nous mène du nord de l'Irak au sud de la Turquie, puis en Egypte, au Liban et en Syrie. Le film prend le temps d'une vision panoramique et permet d'échapper aux simplifications sur ces chrétiens d'Orient, objets de récupérations. A chaque étape, leurs conditions de vie ou de disparition sont présentées avec leurs différences, leurs contextes historiques ou actuels, propres à chaque pays. «Le plan pour vider la région de sa population chrétienne» revient inévitablement dans la bouche de l'un ou l'autre des hommes d'Eglise ou témoins. Il est nuancé par d'autres explications économiques, sociales et politiques.
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