Sur le plus haut gratte-ciel de Hongkong, un compte à rebours géant a scintillé une minute mardi soir : 979 012 493… 979 012 492… 979 012 491… Le nombre de secondes qu’il reste jusqu’en 2047, date jusqu’à laquelle Pékin s’est engagé à respecter le statut spécial de l’ancienne colonie britannique. Ce happening était destiné à Zhang Dejiang, président du Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale et numéro 3 chinois. C’est la première visite d’un dirigeant du gouvernement central depuis l’arrivée au pouvoir du président Xi Jinping, et depuis la révolution des parapluies, qui avait vu la péninsule se soulever fin 2014, de manière pacifique, contre une réforme électorale. Pour ces trois jours de visite, les autorités ont mis en place un lourd dispositif de sécurité aux abords du site où séjourne Zhang et mobilisé 6 000 policiers. Le déploiement de forces a été bravé par une centaine d’opposants venus réclamer le suffrage universel et la libération des dissidents emprisonnés. Sept d’entre eux ont été arrêtés.
Officiellement venu participer à un forum économique, mais semble-t-il plutôt pour prendre le pouls d'une région sous tension, Zhang Dejiang avait déclaré à son arrivée, mardi, qu'il allait «écouter les requêtes des habitants de toutes les couches de la société quant à la mise en œuvre du principe "un pays, deux systèmes"», qui assure à la péninsule notamment la liberté d'expression. Mercredi, il a voulu rassurer les Hongkongais : «"Un pays, deux systèmes" est dans l'intérêt de la Chine et de Hongkong. Hongkong peut avoir une totale tranquillité d'esprit.» Dans la rue mercredi soir, les mouvements de protestation semblaient tous étouffés.