Lentement, la mer rend les restes du vol MS 804. «Un membre humain, deux sièges et une ou plusieurs valises», selon les autorités grecques, ont été repêchés vendredi au large des côtes égyptiennes, au lendemain du crash de l'Airbus d'Egyptair Paris-Le Caire.
Cette quête macabre est essentielle pour l’enquête. Jeudi, l’A320 d’Egyptair s’est abîmé en mer vers 2 h 30 du matin (heure française) tandis qu’il venait de pénétrer dans l’espace aérien égyptien. Il a soudainement disparu des radars de l’aviation civile alors qu’il volait à plus de 11 000 mètres d’altitude, n’émettant plus aucun signal. Aucun message de détresse n’a été envoyé. L’armée grecque, grâce à ses propres radars, a donné des informations complémentaires : des virages, une vrille, puis une chute brutale… Des éléments accréditant le scénario d’une explosion à bord.
Si cette thèse se confirmait, les causes sont aujourd’hui encore plus incertaines : problème technique ou acte délibéré, aucune autorité n’a osé, jusqu’à vendredi soir, émettre un avis définitif. S’il s’agit d’un attentat à la bombe, où est la revendication ? Selon des spécialistes du renseignement et de la sûreté aérienne, les terroristes font exploser les charges assez rapidement, dès que l’altitude de croisière est atteinte. Ils remarquent aussi que l’impact médiatique aurait été plus fort si l’avion s’était crashé dans l’espace aérien français.
Alors, un missile terroriste ? Impossible selon eux, aucun groupe basé au Proche ou Moyen-Orient ne dispose d’un arsenal assez sophistiqué pour atteindre une cible si haut et si loin des côtes. L’accident ? Au tour des experts aéronautiques de douter : l’avion datait de 2003, était visiblement bien entretenu. Et les explosions accidentelles en vol sont devenues très rares.