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Libération
Brexit or not (1/10)

#HugABrit, des câlins européens pour convaincre les Britanniques

Chroniques d'avant le référendum du 23 juin sur la sortie de l'Union européenne.

Capture d'écran du site HugABrit. (DR)
Publié le 22/05/2016 à 20h01, mis à jour le 22/05/2016 à 20h57

Le 23 juin, les Britanniques voteront pour décider du maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne. Pendant un mois, Libération chronique le compte à rebours.

Ça s'enlace, ça s'embrasse, ça se colle et ça s'étreint. Certains sont hilares, d'autres plus crispés. Quelques-uns font même un grand détour pour éviter ces doux dingues un peu collants. Ce samedi, dans ce parc du quartier de Hackney, situé dans le nord de Londres, la bande des «#HugABrit» est de sortie. Ils sont médecins, designers, étudiants, journalistes, ils viennent d'Autriche, d'Allemagne, d'Espagne ou de France, vivent à Londres depuis deux, cinq, sept ou vingt ans. Et, depuis quelques semaines, ils passent leur temps à agripper dans la rue d'innocents «Brits» pour les convaincre de partager un hug, un «câlin», puis de prendre une photo et de la poster sur les réseaux sociaux.

L'idée est née dans une cuisine, lors d'une discussion entre amis. «Dans le contexte ultranégatif de la campagne du référendum, où les deux camps passent leur temps à balancer des arguments plus effrayants les uns que les autres, on a voulu prouver qu'on peut avoir un discours humoristique et positif», explique Tessa Szyszkowitz, l'une des fondatrices de ce mouvement. Pas d'attache ou de message politique, pas de financement extérieur, tout est fait de manière artisanale : le site internet, le pique-nique somptueux installé sur la pelouse, les stickers imprimés et distribués.

L'unique objectif est de faire sourire avec cette love bomb envoyée aux Britanniques. Alors que les membres du Commonwealth résidant au Royaume-Uni auront le droit de voter le 23 juin, les Irlandais sont les seuls Européens parmi ceux vivant au Royaume-Uni autorisés à se rendre aux urnes.

Le message de «#HugABrit» est simpliste - «Please don't go, we love you» («s'il vous plaît ne partez pas, on vous aime») - mais il fonctionne. Des centaines de photos ont été postées sur les réseaux sociaux et des médias du monde entier parlent de l'initiative. A l'entrée du parc, sur un autre stand monté par une association sur la prise en charge des problèmes psychologiques, un slogan affirme : «Parfois, tout ce dont on a besoin, c'est d'un câlin.»

Pendant ce temps, la campagne, extrêmement agressive et négative, bat son plein. A quatre semaines du référendum, la moyenne des six derniers sondages donne un avantage, à 54 %, au camp favorable au maintien au sein de l’Union européenne. Il y a deux semaines, les deux camps étaient à égalité parfaite. Qui sait ? Et si «Hug a Brit» faisait la différence ?