«L'extrême violence à laquelle nous avons affaire a choqué tout le monde. Même la police.» C'est par ces mots que Fernando Veloso, directeur de la police civile de Rio de Janeiro, décrit l'état de choc au Brésil, une semaine après le viol collectif d'une adolescente de 16 ans. Alors qu'elle devait rejoindre son petit ami dans une favela, la jeune fille est kidnappée, droguée et violée par plusieurs personnes. Hospitalisée jeudi pour recevoir des traitements préventifs contre les MST, elle a affirmé à la police qu'ils étaient 33.
A l'horreur des faits s'ajoute la violence verbale. Mercredi, une vidéo est apparue sur les réseaux sociaux, sur le compte d'un certain @michelbrazil7, fermé depuis. Elle est accompagnée du message : «Ils ont ruiné la fille, vous voyez ce qu'on veut dire ou pas ? Ah ah ah !» Dans ce petit film, on voit une femme allongée sur un lit, inconsciente, les parties intimes exposées et saignantes. «Elle a été engrossée par plus de trente mecs», dit une voix masculine. «T'as compris ou pas ? Plus de trente», ajoute-t-il en riant. La vidéo a été retweetée au moins 198 fois et reçu plus de 500 «likes» avant d'être retirée du réseau.
Selon sa famille, la jeune fille, présentée comme toxicomane et mère d’un enfant de 3 ans, a été victime de l’acte de vengeance d’un ex-petit ami.
Dès la mise en ligne de la vidéo, de nombreux internautes ont popularisé le slogan «Je lutte pour la fin de la culture du viol». «Je dénonce avec la véhémence la plus absolue le viol de l'adolescente», a réagi vendredi le président du Brésil par intérim, Michel Temer, sur Twitter. «La culture du viol est très forte au Brésil», a rappelé à l'AFP Luise Bello, de l'association féministe Think Olga. Selon l'ONG Forum de sécurité publique, le nombre de viols pourrait dépasser les 500 000 par an au Brésil, qui compte 204 millions d'habitants.