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Libération
Décryptage

La Suisse osera-t-elle le revenu universel ?

Publié le 03/06/2016 à 20h41

Verser, à chaque individu, un revenu suffisant pour satisfaire ses besoins élémentaires. Les Suisses décideront ce dimanche s’ils souhaitent introduire dans la Constitution un tel dispositif, connu sous le nom de revenu universel.

Sur quoi doivent-ils se prononcer ?

A l'origine du vote : une initiative populaire, processus permettant à tout citoyen de soumettre à référendum une proposition dès lors qu'elle recueille 100 000 signatures. Lancée par un collectif qui se présente comme «indépendant de tout parti ou groupement politique», l'idée d'un revenu de base inconditionnel (RBI) a atteint 126 000 signatures. Le principe est clair, mais les conditions de son application ne sont pas encore arrêtées. Les auteurs de la proposition évoquent la somme de 2 500 francs suisses par adulte (2 260 euros) et de 625 francs suisses par enfant. Pour le moment, c'est seulement sur le principe que se prononceront les électeurs.

Quels sont les arguments pour et contre ?

Une allocation sans condition serait nécessaire face au développement technologique qui détruit des emplois. Viennent ensuite, sur la liste des «avantages», l’éradication de la pauvreté, la reconnaissance d’autres formes de production de valeur, comme le bénévolat, ou le fait de prendre soin de sa famille ou encore la simplification du système social. Surtout, le travail deviendrait un choix au lieu d’être une contrainte. Pour les opposants, un revenu de base encouragerait l’oisiveté. Ils s’interrogent également sur le financement d’une telle allocation. Enfin, le Parti socialiste et les écologistes craignent qu’un revenu de base tire les salaires à la baisse.

L’initiative a-t-elle des chances d’être votée ?

Pour être voté, le projet de loi doit être approuvé par la majorité des Suisses dans les 26 cantons du pays. C'est loin d'être gagné : selon un sondage de la RTS, 71 % des Suisses sont «tout à fait ou plutôt opposées au projet».