Il l’a redit haut et fort, la France roule pour un Royaume-Uni au sein de l’Union européenne. Lors d’un passage-éclair à Londres pour rencontrer Philip Hammond, son homologue britannique, Jean-Marc Ayrault a réitéré la position de la France sur le référendum du 23 juin qui décidera de l’avenir du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne.
«Ma conviction, c'est que lorsque le peuple britannique prendra sa décision, pour sa propre histoire, c'est le sens de l'intérêt du pays qui l'emportera», a dit le ministre français des Affaires étrangères.
En cas de victoire du camp du remain, en faveur du maintien au sein de l'UE, «que la France souhaite», «les engagements pris seront remplis». «On ne demande pas aux Britanniques de nous suivre dans tout, chacun fait ce qu'il veut, l'Europe différenciée a été actée», a-t-il insisté évoquant le conseil européen des 18 et 19 février qui avait conclu un accord sur un «nouvel arrangement pour le Royaume-Uni dans l'Union européenne».
Avant d'ajouter que la «Commission européenne ne pouvait cependant pas ne pas envisager» le scénario d'un Brexit qui serait «lourd de conséquences» pour les Britanniques. «Le Royaume-Uni deviendrait alors un pays tiers.» «Si c'est la sortie, ce n'est pas sans conséquences. Si c'est la sortie, c'est un fait historique», a-t-il dit.
«Ne pas passer du rationnel à l'irrationnel»
En réaction aux derniers sondages au Royaume-Uni qui donnent une avance au camp du leave, en faveur d'une sortie de l'UE, Jean-Marc Ayrault a répliqué : «Ce n'est pas fait, le vote n'a lieu que le 23 juin». «Nous qui avons l'expérience des référendums, nous savons que c'est une campagne qui doit être menée jusqu'au bout, et qu'il faut veiller à ne pas trop passer du rationnel à l'irrationnel», a-t-il dit, tout en reconnaissant que les sujets autour de l'immigration entraînaient toujours des réactions «émotionnelles».
Le ministre a aussi reconnu qu'il existait «un besoin de réhabiliter l'idée européenne, de lui redonner du sens, peut-être faut-il remettre en valeur ce qu'elle fait».