Le ministre argentin de l'Energie, Juan José Aranguren, détient 16 millions de pesos (environ 1 million d'euros) d'actions de l'entreprise pétrolière Shell, a dévoilé mercredi le journal la Nacion , mettant le feu aux poudres. Aranguren a passé douze ans à la tête de la filiale argentine de la compagnie anglo-néerlandaise. Il l'a quittée pour entrer au gouvernement de Mauricio Macri en décembre 2015.
Les membres de l'opposition dénoncent un conflit d'intérêts - le ministre étant chargé des hydrocarbures - ainsi qu'une infraction à la loi sur l'éthique publique, qui interdit aux fonctionnaires de participer à la gestion d'entreprises auxquelles ils ont été liés au cours des trois années précédentes. Une accusation dont Juan José Aranguren se défend : «La loi m'interdit seulement de prendre des décisions sur Shell, compte tenu du poste que j'ai occupé», a-t-il déclaré dans un communiqué.
Depuis l'arrivée au pouvoir de Mauricio Macri en décembre 2015, le gouvernement a effectué de nombreuses coupes budgétaires et initié une forte augmentation des prix de l'énergie. Le 1er janvier, l'électricité a ainsi vu son prix augmenter de 700 %, et début juin, le ministre a annoncé une nouvelle augmentation.
Deux députés, proches de l'ancienne présidente Cristina Kirchner, ont déposé une plainte accusant le ministre de bénéficier de l'augmentation du prix du gaz. Aranguren peut néanmoins compter sur le soutien de son parti, le PRO, et notamment du chef du Cabinet, Marcos Pena. «C'est une conviction personnelle, mais je pense que la loi est claire et qu'il n'y a aucune incompatibilité», a déclaré ce dernier.