Menu
Libération
Riposte

Touché à Tel-Aviv, Israël serre la vis

Après l’attentat qui a fait quatre morts et cinq blessés mercredi soir, l’Etat hébreu a pris des mesures de rétorsion à l’encontre des Palestiniens.
Sur la scène de la fusillade, mercredi soir, au Sarona Market, dans un quartier animé de Tel-Aviv. (Photo Sebastian Scheiner. AP)
publié le 9 juin 2016 à 20h01

Quelques heures à peine après l'attentat du Sarona Market, le nouveau centre commercial de Tel-Aviv visé par deux Palestiniens mercredi soir, le calme est revenu sur la scène de la tuerie, désormais rouverte au public. Mais les conséquences de cet attentat qui a tué quatre personnes et en a blessé cinq autres sont encore à venir. «Nous ne resterons pas les bras croisés», a prévenu le nouveau ministre de la Défense, Avigdor Lieberman (extrême droite), avant de participer à un cabinet restreint de la sécurité convoqué par Benyamin Nétanyahou. Au programme : des mesures de rétorsion censées empêcher qu'un tel attentat frappe à nouveau le cœur de l'Etat hébreu - le Sarona Market se trouve à côté des studios de la radio publique, de l'état-major de l'armée et du ministère de la Défense. Au terme de trois heures de huis-clos, le gouvernement a notamment décidé de «confisquer» les corps des Palestiniens tués au cours d'attentats anti-israéliens et de les enterrer dans le nord de l'Etat hébreu, au lieu de les restituer aux familles. Il a aussi demandé au procureur général d'autoriser plus rapidement la destruction à titre dissuasif du domicile des terroristes ou présumés tels.

Avant même la réunion d'urgence, Lieberman avait déjà autorisé le déploiement de deux bataillons supplémentaires en Cisjordanie, fait boucler le village de Yata (dans les environs d'Hébron) d'où sont originaires les deux suspects, arrêtés mercredi soir, et suspendu 83 000 autorisations de se rendre en Israël qui avaient été accordées à des Palestiniens des Territoires à l'occasion du ramadan. Cette dernière mesure empêchera plusieurs dizaines de milliers de fidèles musulmans de participer, ce vendredi, à la grande prière sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem. «Ces premières mesures persuaderont-elles les terroristes éventuels de renoncer à leur projet ? On peut en douter, assène le chroniqueur Yoav Krakowski. Mais l'opinion exige des mesures qui la rassurent et Lieberman, qui passe son premier examen comme ministre de la Défense, doit montrer qu'il est à la hauteur. Lorsqu'il était dans l'opposition, il promettait une politique de la tolérance zéro envers les terroristes et leurs complices. Voyons comment il va l'appliquer.»

A l’instar du ministre des Transports et des Renseignements, Israël Katz (un faucon du Likoud), plusieurs responsables exigent que leur gouvernement ne s’arrête pas là. Et qu’il punisse également la bande de Gaza puisque des scènes de liesse s’y sont déroulées à l’annonce de l’attentat de mercredi. Officiellement, le Hamas n’endosse pas cette tuerie mais les médias qu’ils contrôlent s’en félicitent. Une posture différente de celle de l’Autorité palestinienne, qui a condamné sans ambiguïté les massacres de civils, fussent-ils israéliens.