«Nous ne sommes pas le premier journal à faire une une non traditionnelle lors d'une tragédie. Et, nous le craignons, nous ne serons probablement pas le dernier», écrit le Orlando Sentinel au lendemain du massacre survenu dans un club gay de cette ville de Floride, qui a fait 50 morts. La première page du journal est en effet un long édito, accompagné de la photo d'un homme en pleurs, bougies à la main, serrant une femme dans ses bras. «Les mots ne peuvent correctement exprimer l'intensité de l'horreur et du chagrin qui frappent la Floride centrale après ce qui est désormais classé comme la pire fusillade de masse dans l'histoire américaine, peut-on lire sur la une. Nous ne laisserons pas – nous ne devons pas laisser – l'odieux acte de brutalité et de lâcheté de dimanche définir notre communauté […] Laissons notre communauté se définir par une réponse sans équivoque : l'unité.»
The Guardian, The Independent, The New York Times… A l'instar de Libération, plusieurs quotidiens ont affiché en une la même photo de deux hommes se serrant dans les bras, devant le quartier général de la police d'Orlando.
A New York, le Daily News s'en prend à la National Rifle Association, l'association de promotion des armes à feu, en titrant : «Merci, la NRA. A cause de votre opposition continue à l'interdiction des fusils d'assaut, des terroristes comme ce cinglé peuvent LEGALEMENT acheter une machine à tuer et perpétrer la pire fusillade de masse dans l'histoire des Etats-Unis».
Au Royaume-Uni, le Times a choisi d'afficher un selfie du tueur, Omar Mateen, en titrant : «Il a prêté allégeance à Daech avant de tuer 50 personnes».
Pour le Daily Telegraph, «Daech fait la guerre aux gays dans l'Ouest».
Le tabloid à sensation The Sun titre «Le Bataclan de l'Amérique», en référence à la tuerie qui a frappé la salle de concert parisienne le 13 novembre dernier, et souligne qu'il s'agit de «la pire attaque terroriste aux Etats-Unis depuis le 11 Septembre».
En Australie, le Daily Telegraph titre «Terreur sur la piste de danse» et évoque un «bain de sang», avec une photo, bien moins pudique qu'à la une des autres journaux, des secouristes au chevet des victimes.