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Libération
Orlando

Le Pulse, symbole de la cause LGBT

Massacre à Orlandodossier
Le club d'Orlando, en Floride, a été la cible d'une attaque dans la nuit de samedi à dimanche, faisant au moins 49 morts.
Devant le club Pulse, quelques heures après la tuerie, le 12 juin. (Photo Gerardo Mora. AFP)
publié le 13 juin 2016 à 15h14

Le Pulse a été la cible d'une attaque revendiquée par l'EI, qui a fait au moins 49 morts et 53 blessés, à Orlando, en Floride. Ce club, surtout fréquenté par des gays, lesbiennes, drag-queens et transgenres, se revendiquait comme «un lieu d'amour et de tolérance pour la communauté LGBTI», écrit Barbara Poma, co-propriétaire du bar, sur le site de l'établissement.

D'après le Huffington Post, Barbara Poma a créé ce club en 2004, en hommage à son frère John, emporté par le sida en 1991. Ce dernier avait dû se battre pour affirmer son homosexualité. «Dans une famille italienne stricte, être gay était mal vu, écrivait Barbara Poma sur son site. Pourtant, quand John a fait son coming-out auprès de sa famille et de ses amis, la dynamique familiale est passée d'une culture de respect strict de la tradition à une culture de tolérance et d'amour.»

Alors à la mort de son frère, Barbara Poma a voulu lui rendre hommage en créant le Pulse. «C'était important de créer une ambiance qui collait au mode de vie gay, avec un décor qui aurait rendu John fier, écrit-elle encore. Et surtout, on a appelé le club "Pulse" en hommage au battement de cœur de John. John a inspiré ce club, c'est ici qu'il restera en vie dans les yeux de ses amis et de sa famille.»

Avec le Pulse, Barbara Poma a voulu continuer le combat de son frère pour la reconnaissance de la communauté LGBT. Et en douze ans d'existence, le club s'est imposé comme un lieu emblématique de la cause gay aux États-Unis. Réputé pour ses spectacles de drag-queens et ses shows sulfureux, le Pulse «est une des destinations les plus prisées par les personnes LGBT l'été», raconte Benjamin Di'Costa, un ancien danseur du Pulse interrogé par le Miami Herald.

Ce samedi soir, avant l'attaque, «la boîte de nuit la plus chaude d'Orlando» organisait une soirée latine, attirant une importante communauté gay et latino. Classé deuxième meilleur bar gay d'Orlando par GayCities, un site dédié à la communauté gay, le Pulse était «habituellement très fréquenté après 23 h» d'après les commentaires laissés sur TripAdvisor. Le 28 mai dernier, 121 personnes s'étaient inscrites sur Facebook à la soirée latine organisée par le Pulse. Parmi les habitués, beaucoup appartiennent à la communauté LGBT. C'est d'ailleurs cette communauté dans son ensemble qui s'est sentie visée par l'attaque de l'EI : comme le soulignait Barbara Poma sur son site, le Pulse était plus qu'un «simple club gay». C'était un club militant.