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Guerre

Syrie : Moscou annonce un cessez-le-feu de 48 heures à Alep

Après les mises en garde des Etats-Unis, le ministère russe de la Défense a annoncé qu'un cessez-le-feu de 48 heures venait d'entrer en vigueur dans la ville syrienne, pour «stabiliser la situation».

A Alep, le 5 juin. (Photo Baraa Al-Halabi. AFP)
Par AFP
Publié le 16/06/2016 à 7h34

La réaction ne s'est pas faite tarder : quelques heures après la mise en garde de Washington envers le président syrien Bachar al-Assad et son allié russe sur le respect de la cessation des hostilités, Moscou a finalement annoncé l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu de 48 heures dans la ville syrienne d'Alep. «A l'initiative de la Russie, un "régime de silence" est entré en vigueur le 16 juin à minuit et une minute, afin de réduire le niveau de violence armée et stabiliser la situation», a déclaré mercredi soir le ministère russe de la Défense.

Plus tôt dans la journée, le chef de la diplomatie américaine John Kerry avait haussé le ton contre Damas et son allié russe, au moment où les combats redoublent de violence dans le nord de la Syrie. «Il est manifeste que la cessation des hostilités est fragile et menacée, et qu'il est crucial d'instaurer une vraie trêve», avait-il déclaré à Oslo, en référence à une trêve instaurée à l'initiative de Moscou et Washington le 27 février - dont les groupes jihadistes sont exclus - mais qui est régulièrement violée depuis avril. «La Russie doit comprendre que notre patience n'est pas infinie. En fait, elle est même très limitée quant au fait de savoir si Assad va ou non être mis devant ses responsabilités» et faire taire les armes sous la pression de la Russie, a ajouté le secrétaire d'Etat. Les États-Unis sont «aussi prêts à demander des comptes aux [groupes armés] membres de l'opposition» soupçonnés d'exactions ou qui «continuent les combats en violation du cessez-le-feu».

La Russie et les Etats-Unis sont les parrains d'un processus diplomatique et politique pour la Syrie mais qui est au point mort, après plus de cinq années de guerre qui a fait 280 000 morts et des millions de réfugiés. A Washington, le porte-parole du département d'Etat John Kirby a souligné que le ministre John Kerry avait exprimé de la «frustration» et il a une nouvelle fois averti que les Etats-Unis «examinaient activement les options à [leur] disposition». Sans dévoiler le moindre détail concret.

Sur le terrain, les combats continuent. Au moins 70 combattants ont été tués en 24 heures dans des affrontements entre forces du régime et rebelles alliés à des jihadistes au sud d’Alep. Les forces prorégime, appuyées par des raids de l’armée de l’air syrienne et de l’aviation russe, sont parvenues à reprendre Zeitan et Khalassa, deux villages qu’elles avaient perdus quelques heures plus tôt au sud-ouest de la ville. Au nord, le régime a pilonné le principal axe de ravitaillement des rebelles et la région d’Al-Maleh, selon l’OSDH. Un hôpital soutenu par Médecins du Monde a été détruit par un bombardement dans les quartiers rebelles, dans l’est, sans faire de victimes.