C’est promis, la prochaine fois sera la bonne. Mais quand sonne l’heure, tout est reporté à… une autre prochaine fois. Il en va ainsi du projet européen de taxe sur les transactions financières (TTF) depuis 2011, lorsque l’idée de sa création a été formulée par la Commission européenne. La dernière fois, c’était en pleine COP 21, en décembre à Paris. Les dix pays de l’UE décidés à mettre au point cet impôt (France, Allemagne, Belgique, Portugal, Autriche, Slovénie, Grèce, Espagne, Italie et Slovaquie) s’étaient donné rendez-vous ce jeudi pour adopter une TTF. Cette réunion de «la dernière chance», tenue au Luxembourg, va se prolonger jusqu’en septembre. En discussion parmi les 27 Etats de l’UE dès 2011, le projet initial visait à taxer de 0,1 % les échanges d’actions et d’obligations et de 0,01 % ceux des produits dérivés. Cette taxe Tobin, revue et corrigée façon Europe, devait mettre un grain de sable dans les rouages d’une partie de la finance européenne. De quoi engranger près de 57 milliards d’euros par an, selon les premières estimations de la Commission. Mais depuis les premiers jours, les désaccords s’accentuent, et la TTF s’est vue à chaque fois un peu plus rabotée. Finalement, en décembre, les dix pays de la coopération renforcée se sont entendus pour instaurer une taxe sur les actions et la plupart des produits dérivés et parvenir à un accord final en juin. Mais de nouvelles dissensions n’ont cessé de prendre de l’ampleur parmi eux. Cette fois, ce sont la Belgique et la Slovénie qui montrent des signes de réticence. Selon l’AFP, le ministre autrichien des Finances a proposé un compromis à ses neuf homologues. Ce nouveau retard à l’allumage de trois mois signifie une perte supplémentaire de près de 9 milliards d’euros. V.D.F.
Taxe sur les transactions financières : encore loupé
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Publié le 16/06/2016 à 20h01
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