La rumeur circulait depuis le début du mois : un bébé tigre était caché à Saint-Ouen. Moyennant quelques euros, des jeunes se prenaient même en photo avec. Sa présence a inquiété pendant des jours la police, partie à sa recherche. Une fois les forces de l’ordre sur la piste de l'animal, il a été abandonné par son ou ses propriétaires, puis trouvé par des particuliers, et finalement transporté dans un refuge de la Loire.
L'affaire débute courant juin, quand des policiers trouvent sur le portable d'une personne placée en garde à vue dans une affaire de stups, des vidéos montrant des jeunes de la cité des Boute-en-train, en Seine-Saint-Denis, avec un bébé tigre. Des photos circulent également sur les réseaux sociaux. «Des jeunes dealers s'amusaient à se prendre en photo» avec le tigre, explique un policier, selon lequel le selfie se monnayait «autour de cinq euros».
La police interpelle alors l'utilisatrice d'un compte Facebook sur lequel figurent des photos du félin et de sa soeur. «Les auditions et perquisitions ne permettant pas de localiser l'animal, les deux jeunes femmes étaient remises en liberté», relate le parquet. Mais ces interpellations suscitent apparemment un «effet de panique», note le policier, et le tigre est abandonné.
Il est retrouvé le 14 juin à une dizaine de kilomètres à l'est de Saint-Ouen, à Noisy-le-Sec, au bord de la route, par des personnes qui, rapidement, contactent plusieurs associations de protection de la nature. Alertés, les enquêteurs débarquent alors au domicile du couple. Mais la femme se montre récalcitrante, raconte Europe 1 : elle refuse de rendre le tigre et de dire où l'animal se trouve, tant qu'elle n'a pas obtenu la garantie qu'il sera confié à un zoo et bien traité.
Le félin, une tigresse âgée d'environ trois mois, sera finalement confié à l'association Tonga terre d'accueil, qui recueille des primates et des félins à Saint-Martin-la-Plaine, dans la Loire. L'animal est arrivé samedi midi en bonne santé dans ce centre, qui héberge 17 autres félins. «Cette petite tigresse sera installée entre deux tigresses adultes», afin de voir «avec laquelle elle s'entendra pour vivre en société», a dit le président de l'association, Pierre Thivillon.