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Libération
Orlando

Le ton d’Omar Mateen était «effrayant et calme»

Le FBI et la police d’Orlando ont donné, lundi, des détails sur les échanges téléphoniques entre le tueur et les autorités.

Selfies non datés extraits de comptes d'Omar Mateen sur les réseaux sociaux. (Photos Reuters )
Publié le 20/06/2016 à 19h51

Vingt-neuf minutes. C'est le temps qu'Omar Mateen, le tueur d'Orlando, a passé au téléphone avec un opérateur du 911, les services d'urgence américains, puis avec un négociateur de la police locale. Entre 2 h 35 et 3 h 24 du matin, barricadé dans les toilettes du Pulse avec des otages, Mateen a échangé quatre appels téléphoniques avec les forces de l'ordre. Le premier, passé au 911, ne dure que 50 secondes. Le temps pour l'auteur de la tuerie de revendiquer son acte et de prêter allégeance à l'Etat islamique et à son leader, Abou Bakr al-Baghdadi. «Je suis à Orlando et j'ai perpétré la fusillade», a-t-il dit à l'opérateur, selon une transcription partielle de la conversation rendue publique lundi par le FBI. Le représentant de l'agence fédérale, Ron Hopper, tout en expliquant que le fichier audio ne serait pas diffusé, a confié que le ton d'Omar Mateen était «effrayant, calme et réfléchi».

Lors d'une conférence de presse, organisée huit jours après le drame, le FBI et la police d'Orlando ont détaillé la chronologie de cette nuit tragique, au cours de laquelle 49 personnes ont été tuées dans ce club prisé de la communauté LGBT. A 02 h 02, les premiers tirs sont signalés. Deux minutes plus tard, des policiers arrivent sur les lieux. A 02 h 08, des officiers de plusieurs agences pénètrent à l'intérieur du club. Des coups de feu sont échangés avec Omar Mateen, qui s'enferme dans les toilettes avec des otages. Il appelle lui-même le 911 à 02 h 35. Pendant près de trois heures, aucun coup de feu ne sera tiré. Un négociateur communique avec Mateen, qui se présente comme «un soldat islamique». Au cours des trois conversations, dont la plus longue dure environ 16 minutes, l'assaillant réclame la fin des bombardements américains en Irak et en Syrie. Il affirme également avoir caché des explosifs dans une voiture garée à l'extérieur et porter lui-même une ceinture d'explosifs similaire à celles «utilisées en France».

Après avoir démonté une climatisation, la police parvient à évacuer des victimes à partir de 04 h 21. Plusieurs d’entre elles confient qu’Omar Mateen menace d’équiper quatre otages de vestes d’explosifs. La décision de donner l’assaut est prise. A 05 h 02, les unités d’élite du Swat font un trou dans le mur pour pénétrer à l’intérieur. A 05 h 14, des tirs sont signalés. Une minute plus tard, Omar Mateen est abattu. Aucun explosif ne sera retrouvé, ni à l’intérieur ni à l’extérieur du Pulse.

Certains otages ont-ils pu être tués par des tirs de la police ? Les autorités ne l'excluent pas. «L'enquête pourrait durer des mois, voire des années», a précisé le représentant du FBI. Plus de 500 personnes ont déjà été interrogées. Le FBI, qui a reçu des milliers de renseignements, continue d'encourager toute personne ayant des informations à se manifester.