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Libération
Remain

Des personnalités britanniques pour le maintien dans l'Union européenne

L'écrivaine J.K. Rowling en septembre 2012. (Photo Lefteris Pitara. AP)
publié le 22 juin 2016 à 20h46

J.K. Rowling, écrivaine : «J’aime avoir ces allégeances multiples et ces associations culturelles» 

L'auteure de la saga Harry Potter qui doit publier un spin-off des aventures de son célèbre sorcier a repris la plume pour s'élever contre les «monstres» qu'a générés la campagne du Brexit. Son Voldemort ? J.K. Rowling l'incarne dans le nationalisme exacerbé du camp du Leave, qui «nourrit les terreurs», immigration en tête. Elle revendique être «le produit bâtard de ce continent européen». «J'ai été élevée par une mère francophile […]. J'ai vécu en France et au Portugal et j'ai étudié le français et l'allemand. J'aime avoir ces allégeances multiples et ces associations culturelles. Elles me rendent plus forte, pas plus faible», a-t-elle plaidé. L'écrivaine avait déjà fait campagne pour le maintien de l'Ecosse dans le Royaume-Uni lors du référendum sur l'indépendance.

Keira Knightley, actrice : «#Ne foutez pas en l’air mon avenir»

Celle qui incarne Elizabeth Swann dans Pirate des Caraïbes s'est largement investie dans la bataille du Brexit. Elle a participé à la campagne #Don'tfuckmy future («Ne foutez pas en l'air mon avenir»), pour laquelle elle a tourné une courte publicité, diffusée sur la chaîne 5 Seconds, dédiée au référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne. Le but : appeller la jeunesse britannique à prendre part au vote sur le sort de leur pays. La nouvelle égérie de Chanel Joaillerie fait également partie, avec l'actrice Kristin Scott Thomas, des 282 artistes et personnalités britanniques qui ont signé un manifeste pour défendre le maintien de la Grande-Bretagne dans l'UE, soulignant l'importance d'une collaboration culturelle entre artistes européens.

David Beckham, footballeur : «Manchester était plus forte avec un Danois, un Irlandais, un Français»

Une photo d'Eric Cantona et de lui du temps où ils jouaient ensemble à Manchester United : voilà comment l'ex-footballeur international a dévoilé son intention de voter pour le remain. Il rappelle que son équipe était «d'autant plus forte qu'on avait un gardien de but danois, Peter Schmeichel, le leadership d'un Irlandais, Roy Keane, et le talent d'un Français, Eric Cantona». Les pro-Brexit lui ont opposé une déclaration de sa femme, Victoria Beckham, vingt ans plutôt, où elle ne cachait pas son euroscepticisme : «Les bureaucrates de l'Europe sont en train de détruire chaque élément d'identité nationale. Nous devons garder notre individualité nationale.» Raté. L'ex-Spice Girl a répondu que ses propos avaient été tenus dans un contexte différent, et qu'elle soutenait son mari.

Richard Branson, entrepreneur : «Avant l’UE, le transport des marchandises était très complexe» 

Le milliardaire, fondateur de l'empire Virgin, considère qu'un Brexit serait «dévastateur», non seulement pour son groupe, qui emploie quelque 50 000 personnes, mais aussi plus largement pour l'économie britannique. L'entrepreneur de 65 ans a rappelé «à quel point il était difficile» pour les entreprises de fonctionner efficacement avant l'Union européenne. «Je ne pouvais pas envoyer mes employés entre la Grande-Bretagne et l'Europe sans visa, le transport des marchandises était extrêmement complexe avec des taxes élevées, auxquels s'ajoutent les tracas de la paperasserie et de la bureaucratie.» Celui qui n'a pas le droit de vote, puisqu'il réside aux îles Vierges britanniques (un paradis fiscal), se dit «attristé à l'idée que la Grande-Bretagne puisse revenir à ce temps-là».

Ken Loach, cinéaste : «Si on quitte l’Europe, l’extrême droite arrivera au gouvernement»

Le réalisateur de Carla's Song ou encore Land and Freedom, auréolé en mai de sa deuxième palme d'or au Festival de Cannes pour Moi, Daniel Blake, critique aisément «le projet néolibéral de l'UE» qui pousse à ce que «la protection sociale des travailleurs soit sans cesse remise en cause». Mais la crainte de l'avènement d'un gouvernement d'extrême droite en cas de Brexit l'emporte : «Si on quitte l'Europe, on sait que les gouvernements britanniques vont vouloir déréglementer davantage, diminuer la protection sociale encore plus vite, détruire l'environnement encore plus rapidement, et nous allons nous retrouver avec un gouvernement d'extrême droite.» A 80 ans, Ken Loach estime que rester est un choix «tactique» qui permettra d'établir des alliances avec les autres partis européens de gauche.

 Justin Welby, archevêque : «Ne succombons pas à nos pires instincts» 

L'archevêque de Canterbury et primat de l'Eglise anglicane, en fonction depuis mars 2013, a délaissé quelque peu sa soutane pour prendre personnellement position dans ce débat politique. Dans une longue tribune publiée le 12 juin dans le journal dominical The Mail on Sunday, le chef de l'Eglise d'Angleterre a notamment appelé les Britanniques à ne pas «succomber à nos pires instincts» en votant pour une sortie de l'Union européenne par peur de l'immigration. «Je n'ai pas de connexion divine qui m'indiquerait la bonne réponse, a-t-il convenu, nous devons tous forger notre propre opinion.» Avant d'ajouter qu'«être des bâtisseurs de ponts, pas de barrières» était l'un des principes au cœur de l'héritage chrétien du pays.