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Réactions

Brexit : des politiques français plaident pour un nouvel élan de l'UE

Certains voient dans le Brexit l’occasion de relancer l’UE avec une France et une Allemagne fortes, quand d’autres appellent à suivre la voie britannique et à consulter le peuple français par référendum.

François Hollande le 24 juin à Paris. (Photo Marc Chaumeil pour Libération )
Publié le 24/06/2016 à 13h25

Alors que les Britanniques se sont majoritairement prononcés en faveur d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, les politiques français n'ont pas tardé à réagir. Certains voient dans le Brexit l'occasion de relancer l'UE avec une France et une Allemagne fortes, quand d'autres appellent à suivre la voie britannique et à consulter le peuple français par référendum. (photos AFP)

Aux yeux de

François Hollande

,

«l’Europe ne peut plus faire comme avant»

et l’UE

«doit être comprise et contrôlée par ses citoyens»

. Le président français juge que

 «la France sera donc à l’initiative pour que l’Europe se concentre sur l’essentiel : la sécurité et la défense de notre continent pour protéger nos frontières et pour préserver la paix face aux menaces, l’investissement pour la croissance et pour l’emploi pour mettre en œuvre des politiques industrielles dans le domaine des nouvelles technologies et de la transition énergétique, l’harmonisation fiscale et sociale pour donner à nos économies des règles et à nos concitoyens des garanties, enfin le renforcement de la zone euro et de sa gouvernance démocratique»

.

Bruno Le Roux, président du groupe PS à l'Assemblée nationale, appelle à «la refondation de l'Europe. Ce qu'il faut reconstruire, c'est une Europe concrète, protectrice qui prenne en charge les problèmes auxquels les Etats ne peuvent répondre seuls : la sécurité, le terrorisme, les flux migratoires, le dumping social et fiscal. C'est la seule façon de surmonter ce choc politique. Et c'est à la France et à l'Allemagne d'en être le moteur».

La maire (PS) de Paris juge que ce

 «vote doit être entendu par ceux qui, depuis 25 ans, privilégient l’intégration fonctionnelle sur l’intégration politique et l’adhésion des peuples à un grand projet collectif européen»

.

Anne Hidalgo

se dit

«convaincue que les villes ont un rôle fondamental à jouer pour que l’Europe soit concrète, animée par ses idéaux fondateurs et proche de tous ses citoyens»

et annonce qu’elle

 «entamera dans les prochaines semaines un travail»

avec les maires européens pour

«mettre nos villes-monde au cœur du projet européen»

.

Pour

Gérard Larcher

, président LR du Sénat, la sortie du Royaume-Uni de l’UE est l’occasion de

«relanc[er] le projet européen»

, estimant que

«la France et l’Allemagne doivent sans délai prendre l’initiative de rassembler un groupe d’Etats pionniers ouvert qui, s’appuyant sur les peuples, donnera à l’Union européenne l’élan qui lui a tant manqué»

.

Nathalie Kosciusko-Morizet «ressen[t] le sentiment d'un énorme gâchis», estimant que «le Royaume-Uni a tranché, contre lui-même et contre l'Europe». Pour la candidate LR à la présidentielle, «le moment n'est pas à se lamenter. Et moins encore à faire des référendums risqués auxquels on sait qu'aucun Français ne répondra en pensant à l'Europe.»

Jean-Luc Mélenchon

(photo AFP) s’est félicité du résultat du référendum, estimant

que

 «l’heure du plan B va sonner»

. Le candidat à l’élection présidentielle en a profité pour renouveler sa demande de

«sortie des traités européens»

, estimant que l’Europe,

«on la change ou on la quitte»

.

«Plus que jamais l’intérêt de notre pays est celui d’une politique de coopération sur le vieux continent et avec le monde plutôt que le libre-échange et la concurrence libre et non faussée

, a-t-il écrit.

Bien sûr, la caste des eurolâtres ne tiendra aucun compte de ce qui vient de se passer et continuera de fustiger les "extrêmes", le "repli sur soi" et l’amour des peuples pour leurs libertés et dignité sociale. Plus dure sera leur chute. L’élection présidentielle de 2017 en France en est l’occasion.»

Jean-Marie Le Pen «félicite le peuple britannique pour son courage et son esprit de résistance face aux incroyables pressions médiatiques et politiques qu'il aura su finalement déjouer, écrit-il dans un communiqué. Aujourd'hui le BREXIT, demain le FRAXIT ! […] Sur ce sujet capital, le peuple français doit être consulté sans attendre par la seule voie acceptable, celle du référendum». Un appel au référendum lancé également par Philippe de Villiers.

Le candidat à la primaire de la droite Bruno Le Maire a lui aussi réitéré sa proposition d'organiser une consultation populaire, mais estimé que «le référendum du Front national, c'est un référendum négatif. Ma proposition est responsable et positive. D'abord on réinvente le projet : on dit oui l'Europe doit avoir des frontières, la Turquie n'a pas sa place […] et une fois que ce projet aura été travaillé on le soumettra au peuple français».

Xavier Bertrand, président LR de la région Les Hauts de France en a profité pour lancer un nouvel appel à la renégociation des accords du Touquet sur l'immigration, qui permettent de faciliter les contrôles frontaliers dans les ports de la Manche et de la mer du Nord.

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