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Libération
Vu de New York

Sanders vote Clinton, mais ne se rallie pas encore

Le sénateur démocrate attend encore des engagements sur le programme de la candidate du parti avant d'appeler ses troupes à la soutenir.
Bernie Sanders en meeting jeudi à New York. (Photo Kena Betancur. AFP)
publié le 24 juin 2016 à 15h57

C'est un pas de plus vers le grand rassemblement que le camp démocrate attend avec de plus en plus d'impatience. Après avoir concédé mercredi qu'il ne serait sûrement pas le candidat du parti, Bernie Sanders va plus loin ce vendredi en affirmant qu'il votera bien pour sa rivale en novembre. Ce n'est pas encore un appel formel envoyé à ses troupes, ni un soutien très enthousiaste d'ailleurs. Pour l'heure, il justifie sa décision de voter pour Hillary Clinton par la nécessité de faire barrage à Donald Trump : «Je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour que Donald Trump soit battu», déclarait-il ce vendredi matin à la chaîne MSNBC. Mais en disant cela, Bernie Sanders reconnaît tacitement sa défaite aux primaires du parti.

Pour autant, il n'entend pas encore se ranger sagement derrière sa rivale. «Je ne l'ai pas encore entendu dire ce qui doit être dit», précise Bernie Sanders, qui laisse entendre qu'Hillary Clinton devra s'engager sur la gratuité de l'université, le salaire minimum à 15 dollars et la santé pour tous, pour espérer obtenir son soutien. Le sénateur du Vermont a d'ailleurs entamé hier une série de meetings intitulés «Où allons-nous à partir de là ?», où il continue de prôner une «révolution politique», pour une transformation du parti et du pays. Il ne s'en cache pas, l'objectif est de peser un maximum sur le programme du parti démocrate lors de cette élection présidentielle, pour en faire le programme «le plus progressiste de l'histoire du parti».

Enfin, répondant aux critiques selon lesquelles il fait du tort au camp démocrate en n'appelant pas à l'unité, Bernie Sanders conclut : «Vous parlez de désunion. Moi je parle d'impliquer le peuple américain dans le processus politique et de vouloir un gouvernement et un parti qui travaillent pour nous tous.» La capacité du sénateur du Vermont à galvaniser la jeunesse libérale du pays pourrait finalement être un atout pour Hillary Clinton. A condition que la favorite démocrate parvienne à briser la méfiance qu'elle génère, en particulier chez les moins de 30 ans.