«J’ai peur, peur des conservateurs et extrémistes qui ont tous une érection haute comme la tour Eiffel, peur de vivre les années 30 auxquelles je croyais avoir échappé, peur du bonheur de Trump, peur du nationalisme en France comme en Belgique, parce que le nationalisme conduit à la guerre, peur que la Hollande suive l’exemple… J’ai reçu plein de coups de fil de musiciens d’Angleterre, qui se trouvent dans la merde, terrifiés aussi. Ça touche au cœur les gens qui voyagent, parce que ce sont des gens qui n’ont pas de frontières. Vivre avec des frontières appauvrit tout le monde. Moi, excusez l’expression, je dis toujours que je voudrais être ouvert comme une vieille pute. Et que l’Europe soit à l’avenant.
«J’habite à Bruxelles, capitale de l’Europe, à guère plus d’une heure de Londres et de Paris, quand je pisse au nord de mon jardin, j’arrose Amsterdam, au sud, c’est la France qui prend. Et cette proximité, les échanges, le fait qu’il y ait à Londres plus de Français qu’à Lille, c’est ce qui fait notre richesse, avec notre culture incroyable - pourquoi faudrait-il mettre des barrières entre Dalí, Van Gogh, Magritte ? Je suis un peu triste aujourd’hui.»