Scènes de liesse devant la Cour suprême américaine ce lundi. Des défenseurs du droit à l'avortement affichaient fièrement des pancartes avec les slogans «Avortement : sécurisé, légal et accessible» ou «Gardons les cliniques ouvertes» face à des «pro-life» [personnes qui défendent le droit à la vie, contre l'avortement, ndlr] agacés. La Cour suprême a rendu lundi une décision majeure, réaffirmant le droit des femmes à se faire avorter.
Breaking: Supreme Court strikes down Texas abortion access law https://t.co/f8kYQMJS17 https://t.co/6o5hxVVGSO
— CNN (@CNN) June 27, 2016
Par cinq voix contre trois, la plus haute juridiction américaine a ainsi jugé illégale une loi adoptée au Texas en 2013, connue sous le nom de HB2, qui imposait aux médecins pratiquant l'avortement dans des cliniques d'obtenir un droit d'admission de leurs patientes dans un hôpital local. Ce texte obligeait également ces cliniques à s'équiper d'une salle d'opération digne d'un milieu hospitalier. Des règles draconiennes qui ont entrainé depuis, faute de moyens financiers, la fermeture de la moitié des quarantes cliniques texanes.
Les rédacteurs de ce texte justifient cette loi au nom de la santé des femmes. «Un prétexte !», répondent les défenseurs de l'avortement, qui accusent les législateurs républicains de tout faire pour restreindre la décision «Roe v. Wade» de la Cour suprême, qui a légalisé l'avortement en 1973 aux Etats-Unis.
«Nous concluons qu'aucune de ces mesures n'offre des avantages médicaux suffisants pour justifier le fardeau qu'elles imposent, a déclaré le juge Stephen Breyer. Chacune dresse un obstacle superflu sur la voie d'accès à l'avortement, et chacun viole la Constitution fédérale».
Une «victoire» pour les démocrates
Barack Obama, qui s'est engagé durant son mandat à défendre le droits des femmes à avorter, s'est réjouit de cette annonce, estimant que les restrictions imposées par le Texas «nuisent à la santé des femmes et dressent un obstacle non constitutionnel sur la voie de la liberté de la femme» concernant ses grossesses.
Même discours du côté d'Hillary Clinton, candidate démocrate à l'élection présidentielle, qui a qualifié de «victoire pour les femmes au Texas et à travers les Etats-Unis » ajoutant qu'«avorter en sécurité devrait être un droit pas seulement sur le papier, mais aussi dans la réalité». Elle en a également profité pour tacler son adversaire républicain Donald Trump, qui avait suggéré en mars dernier de «punir» les femmes qui avortent, avant de se rétracter.
«Le combat pour le droit à l'avortement n'est pas fini. Le prochain président devra protéger la santé des femmes. Les femmes ne seront pas punies pour avoir exercé leurs droits élémentaires», a-t-elle tweeté.
SCOTUS's decision is a victory for women in Texas and across America. Safe abortion should be a right—not just on paper, but in reality. -H
— Hillary Clinton (@HillaryClinton) June 27, 2016
This fight isn't over: The next president has to protect women's health. Women won't be "punished" for exercising their basic rights. -H
This fight isn't over: The next president has to protect women's health. Women won't be "punished" for exercising their basic rights. -H
— Hillary Clinton (@HillaryClinton) June 27, 2016