C'est le verre à moitié plein, ou à moitié vide. Comme prévu, François Hollande a annoncé, à la fin des concerts de Solidays dimanche soir, que «la France maintiendra sa contribution au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme à hauteur de 1,08 milliard d'euros pour la période 2017-2019, soit 360 millions d'euros par an». Précisant dans un communiqué que cela «témoigne de l'engagement sans faille de la France dans le combat contre les grandes pandémies et pour le renforcement des systèmes de santé, notamment dans les pays d'Afrique».
Certes ce n'est pas rien, et la France reste le second contributeur du Fonds mondial. Bill Gates, rendant visite ce lundi matin à François Hollande, a déclaré toute sa gratitude «envers la France, dont l'engagement fort a permis d'accélérer la lutte contre ces trois maladies». Pour autant, certains ne cachent pas leur déception, car depuis quelques années, «il y a comme un grignotage de la contribution française», en tout cas un manque «d'ambition». Les associations de lutte contre le sida, Aides, Act Up Paris et Coalition Plus ont ainsi regretté que la France n'augmente pas sa contribution «alors que l'ONU a prévenu qu'avec une stagnation des financements internationaux, l'épidémie de VIH repartirait à la hausse […]. Cela brise une dynamique de mobilisation financière de tous les pays riches, et risque de signer la reprise de l'épidémie mondiale du sida, provoquant la mort de milliers de malades».
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Le 16 septembre, les Etats donateurs du Fonds mondial vont en effet se réunir à Montréal pour annoncer le montant de leur contribution à la lutte contre les trois pandémies. Un certain nombre ont déjà fait part de leur volonté d'augmenter leur aide. Ainsi le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé une hausse de son engagement financier de 20%. Les Etats-Unis, le Luxembourg, l'Union européenne et le Japon figurent parmi les Etats donateurs qui ont décidé d'intensifier leurs efforts pour atteindre cet objectif d'éradication du sida dans les quinze prochaines années. La France, donc, a choisi le statu quo.