Dans la petite bourgade de 800 habitants au sud de la Nouvelle-Zélande, on a du travail, mais pas de travailleurs. A Kaitangata, la ville a décidé de réagir en lançant depuis hier une campagne de recrutement pour attirer de nouvelles âmes pour repeupler la commune. Et la commune a plusieurs arguments à faire valoir.
Taux de chômage des jeunes : deux personnes
En premier lieu, celui du prix du logement. La ville offre des forfaits tarifaires avantageux sur les terrains. 230 000 dollars néo-zélandais (environ 148 000 euros) pour inciter à s'y installer, soit moitié moins que le prix habituel sur le marché. Autre point fort, celui du quasi plein emploi:«Nous avons un taux de chômage des jeunes de deux». Deux ? «Pas 2%, mais seulement deux jeunes sans emploi», confie le maire du district de Clutha (qui comprend la ville de Kaitanga), Bryan Cadogan, au quotidien britannique The Guardian.
Les principaux employeurs du secteur sont des industries, notamment de transformation de produits laitiers et de congélation de produits. La ville recherche aussi du personnel de santé, des travailleurs dans le bâtiment et des militaires. Plus de 1000 postes seraient ainsi vacants selon le maire, et la situation perdure. Pendant plusieurs années des bus ont été affrétés depuis la ville de Dunedin, soit à peu près 80 kilomètres de distance pour fournir des travailleurs.
Road to NoWhere!!....(The one that says Kaitangata by the way pic.twitter.com/0dQOMAvgg6
— Leon Gustave Stuart (@Himalayan_2015) February 27, 2015
«Sur la route de nulle part!! le seul qui sait ou est Kaitangata est la route», explique un internaute sur Twitter.
Agriculteur et agent immobilier à ses heures, Evan Dick est le fer de lance du programme de recrutement. Il propose fièrement les forfaits pour les terrains: «La crise du logement dans le pays a rendu un rêve de propriété inaccessible pour beaucoup de gens, mais ici, à Kaitangata, le rêve est encore une réalité».
Inciter les citadins à s’installer à la campagne
Il vit depuis trois générations à Kaitangata, et il en vante avec enthousiasme le cadre de vie:«Regardez où nous nous trouvons, clame-t-il à la radio nationale néo-zélandaise RNZ, si vous êtes assez bon pêcheur à la ligne, vous pouvez attraper une truite à la rivière ou un cabillaud. Voilà comment vous êtes proche de la vraie Nouvelle-Zélande». La BBC indique que l'ancienne ville minière comprend un pub, une pizzeria et une école primaire.
Une vidéo amateure présentant une vue du ciel de la ville de Kaitangata.
Ce choix de vie, Ross Pudney et sa famille l'on franchi il y a six ans, attirés par le cadre et les prix: «Ici, vous pouvez aller à la pêche, faire toutes sortes de choses dehors… pour la moitié du prix d'une maison à Auckland […]. Nous ne voudrions pas revenir en arrière». Ils ont quitté la ville côtière de Tauranga, dans le nord du pays.
Comme l’explique l’agriculteur-agent immobilier, le timing était bon. Mais il se défend d’avoir planifié ce projet suite à l’annonce faite à Auckland, le 25 mai dernier.
Car ce jour-là, la ministre du Logement, Paula Bennett, annonçait lune aide financière de 5000 dollars pour ceux qui souhaitent quitter la ville d'Auckland, où réside un tiers de la population du pays, selon le service de statistiques du pays. Pour l'instant, seulement 150 personnes se sont manifestées, relate la radio NRZ. Pourquoi pas afin de rallier le sud et Kaitangata?