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Le Brexit et ses conséquences, tout le monde en parle

Vendredi, les urnes ont rendu leur verdict : une majorité d'électeurs s'est prononcé pour une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. De Boris Johnson à nos élus, en passant par Bruxelles, c'est depuis le branle-bas de combat à tous les niveaux.
David Cameron, le 28 juin, à Bruxelles. (Photo Philippe Huguen. AFP)
publié le 1er juillet 2016 à 19h42
(mis à jour le 2 juillet 2016 à 12h37)

Il y a tout juste une semaine, les Britanniques ont approuvé le Brexit à 51,9%. Un résultat inattendu, mais pourtant assez peu surprenant. Parce que les Anglais ont avant tout voté contre leur gouvernement. Parce que l’heure est à la crise et au renfermement sur soi. Parce que les Anglais, comme bons nombres d'Européens, font preuve de défiance vis-à-vis d'une UE bureaucratique. Et parce que, après tout, il y avait une chance sur deux pour que le Brexit l'emporte.

Une victoire du «leave» sur le fil

Jeudi 23 juin, à la tardive fermeture des bureaux de vote, le «leave»et le «remain» étaient au coude à coude. Le très léger avantage donné au camp du maintien du royaume dans l'Union européenne s'évanouira finalement dans la nuit.

Au réveil, les comptes sont définitifs : nos voisins ont opté pour une sortie d'une UE qu'ils avaient rejoint en 1973. Dans la foulée, le Premier ministre britannique, David Cameron annonce sa démission et affirme qu'il cédera sa place au 10 Downing Street dans les trois mois.

Les réactions politiques sont rapides en France, où l'on s'inquiète d'un «divorce» qui fragilisera l'équilibre européen. Quand François Hollande évoque un «choix douloureux», Marine Le Pen salue, pour sa part, un «résultat historique».

Cameron à Bruxelles

Hasard  – ou non – du calendrier, un sommet européen était cette semaine programmé à Bruxelles. Où, à l'image de la réponse du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à l'adresse de Nigel Farage (leader du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni, l'Ukip), la tension patente dans la Chambre des communes de Westminster (Londres) s'est rapidement propagée au Parlement européen. Durant ces quarante-huit heures en Belgique, David Cameron a pu faire ses adieux à ses homologues européens. Et a surtout dû justifier l'échec le plus retentissant de soixante ans de construction européenne.

Toutefois, François Hollande – qui retrouve le Premier britannique ce week-end, à l'occasion des commémorations du centenaire de la bataille de la Somme – l'assure : «La France gardera des rapports étroits avec le Royaume-Uni

Seul comme Boris

Si la démission de Cameron n'est pas vraiment une surprise tant il avait fait de cette campagne du Brexit une affaire personnelle, le cas de Boris Johnson pose bien davantage de questions. L'excentrique et charismatique élu conservateur, ancien maire de Londres, n'a pas semblé avoir véritablement envisagé la victoire du «leave», qu'il a pourtant ardemment défendu tout au long des trois mois précédant la consultation.

Hué à la sortie de son domicile londonien dès la proclamation des résultats, Boris Johnson a un temps fait figure de favori pour entrer à Downing Street. Mais celui-ci a surpris tout son monde en annonçant qu'il ne briguerait pas le poste de Premier ministre. Outre-Manche, on parle désormais de «Boxit» (contraction de «Boris» et «exit»).

Une semaine après avoir décidé de sortir de l'Union européenne, le Royaume-Uni doit désormais se battre sur tous les fronts. Il doit trouver un successeur à Cameron. Il doit éviter une catastrophe économique, avec la chute du cours de sa monnaie. Il doit trouver un moyen de sortir en douceur de l'UE, sans inquiéter la City londonienne ou ses agriculteurs. Il doit, encore et surtout, lutter contre les envies d'Europe de l'Ecosse et, à plus long terme, la partition du pays en différentes entités.

Alors, royaume toujours uni ?