Alors que le dossier «Donbass» a été relégué aux archives par les dirigeants et les médias russes, il continue d’empoisonner les relations entre Moscou et l’Occident. L’Union européenne a décidé de reconduire jusqu’au 31 janvier les sanctions économiques mises en place par l’Europe et les Etats-Unis contre la Russie à l’été 2014, après l’annexion de la Crimée et l’ingérence armée russe dans l’est de l’Ukraine séparatiste.
«Otages»
Les sanctions qui arrivaient à échéance à la fin du mois de juillet sont donc prolongées, car, selon les Européens, les accords de Minsk pour la fin du conflit en Ukraine, signés en février, ne sont pas pleinement mis en œuvre. Le cessez-le-feu sur la ligne de front est violé quotidiennement, et toute une série de mesures politiques et économiques ne sont toujours pas remplies. Les sanctions, qui touchent entre autres les secteurs bancaire et pétrolier et le complexe militaro-industriel, ont détruit un grand nombre de liens entre la Russie et l’Occident et participé dans une large mesure à la crise économique dans laquelle la Russie ne cesse de s’enfoncer depuis maintenant deux ans. Et l’embargo alimentaire décrété par la Russie sur les importations depuis les pays qui la sanctionnent, et que Vladimir Poutine vient de prolonger jusqu’à fin 2017, n’aide pas.
Pour le ministère des Affaires étrangères russes, les sanctions sont «illégitimes» en soi, et témoignent d'une «politique à courte vue» menée par Bruxelles, qui s'obstine à faire porter à Moscou la responsabilité des accords de Minsk, alors que cette dernière «ne prend pas part au conflit intérieur ukrainien», dit un communiqué. Et d'accuser l'Union européenne d'avoir «de ses propres mains rendues les relations russo-européennes otages du jeu irresponsable du pouvoir ukrainien».