Malgré son échec à progresser de façon décisive en Syrie, le régime poursuit son implacable campagne de lutte contre la rébellion. Au moins 43 personnes ont été tuées samedi dans des bombardements de l’armée de Bachar al-Assad dans la ville de Jairoud, à 60 kilomètres au nord de Damas. Des femmes, des enfants et des membres du personnel médical se trouvent parmi les victimes, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Depuis plus de deux ans, la localité, située dans la région montagneuse du Qalamoun, avait été épargnée par les combats après une trêve signée entre le gouvernement et les autorités locales. Mais la mort d'un pilote syrien, capturé près de Jairoud par des combattants du groupe rebelle islamiste Jaich al-Islam après la chute de son avion, a déclenché la fureur du régime, qui a pilonné la ville en représailles. Dans la soirée de samedi, un nouveau cessez-le-feu a été négocié : l'accord prévoit «le départ des combattants de Jairoud et la remise du corps du pilote mort», a expliqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Corridor
Les affrontements se poursuivaient en revanche dimanche dans le nord du pays, près d'Alep. Depuis plusieurs jours, des combats acharnés ont lieu dans la zone d'Al-Mallah, chaque camp ayant acheminé des renforts et des armes lourdes. L'armée syrienne cherche à couper l'axe de ravitaillement des quartiers insurgés d'Alep, afin d'encercler définitivement la ville. Selon Rami Abdel Rahmane, «les forces du régime ont pu progresser dans la zone, mais la route du Castello est toujours ouverte». Ce corridor est le seul fil qui relie encore Alep à la Turquie, permettant encore aux civils de fuir la guerre civile.
«Nous vous considérons comme nos frères et sœurs»
Plus de 2,7 millions de Syriens ont franchi la frontière pour se réfugier en Turquie depuis le début du conflit. Samedi soir, le président Recep Tayyip Erdogan a dévoilé qu'Ankara travaillait sur un projet qui leur permettrait d'obtenir la nationalité turque. «Nous vous considérons comme nos frères et sœurs. Vous n'êtes pas éloignés de votre patrie mais seulement de vos foyers et de vos terres car la Turquie est également votre patrie», a-t-il lancé à un groupe de réfugiés lors d'un dîner de rupture du jeûne du ramadan. Son annonce a immédiatement enflammé les réseaux sociaux turcs, beaucoup d'internautes s'alarmant des conséquences pour le pays d'une telle vague de naturalisation.