Il s’appelle Mustafa al-Najafi, vit à Londres depuis vingt ans, et plusieurs de ses connaissances se trouvent parmi les 213 victimes de l’attentat qui a frappé le quartier commerçant de Karrada, à Bagdad, dans la nuit de samedi à dimanche. Depuis chez lui, à 4 000 kilomètres de l’horreur, il a commencé à publier des mini-biographies des Irakiens qui ont été tués dans l’explosion du camion piégé de l’Etat islamique (EI).
Adel recently got engaged and was hoping to get married by the end of the summer. Killed in #Baghdad#NotJustANumber pic.twitter.com/bkCv8zzfJ1
— Mustafa al-Najafi (@MustafaNajafi) July 4, 2016
Certains sont aussi des amis de sa famille. D'autres des amis d'amis. D'autres, enfin, de parfaits inconnus. Mais en publiant leurs photographies, et parfois quelques lignes sur leurs vies glanées sur Whatsapp et les médias irakiens, Mustafa al-Najafi veut leur donner une existence singulière, montrer les identités des hommes, des femmes, des enfants qui se cachent derrière le bilan des morts : «Par ce que je suis un Irakien et que le peuple irakien saigne depuis des années. Nous sommes juste devenus des chiffres désormais, dit-il. Nous sommes ceux qui nous battons en première ligne contre le terrorisme or personne ne nous soutient.»
Ready to start a new life...Ready to have a future after they graduated from university.
— Mustafa al-Najafi (@MustafaNajafi) July 4, 2016
RIP #NotJustANumber pic.twitter.com/O0l1nimiJe
Son initiative a été saluée par des internautes, mais personne n'a pour le moment pris le relais de Mustafa al-Najafi pour l'aider dans son hommage virtuel. Il dit vouloir continuer à publier «au moins les images» des victimes. Il en a déjà publié trente. Trente Irakiens qui ne sont plus «juste un nombre».
Young Ruqayya Hasan,her brother Hadi & her father, all killed in the #Baghdad bombing. #NotJustANumber pic.twitter.com/amRVv9fQwn
— Mustafa al-Najafi (@MustafaNajafi) July 4, 2016