L’épée de Damoclès au-dessus de la tête d’Hillary Clinton a disparu. La candidate démocrate à la présidentielle ne sera pas poursuivie pour l’utilisation, lorsqu’elle était secrétaire d’Etat, d’une adresse mail et de serveurs privés pour sa communication officielle. Au terme d’un an d’enquête minutieuse, le directeur du FBI, James Comey, a estimé mardi que les faits étaient insuffisants pour justifier des poursuites criminelles. Dans le droit américain, la décision de lancer ou non ces poursuites revient au département de la Justice. Mais le verdict ne fait aucun doute : la ministre Loretta Lynch a annoncé il y a quelques jours qu’elle suivrait les recommandations du FBI.
Pour Clinton, dont la campagne était empoisonnée depuis des mois par cette affaire, les conclusions de l’agence fédérale sont un énorme soulagement. Le timing est d’autant plus idéal que la convention démocrate, qui doit la désigner candidate du parti, débute dans moins de trois semaines à Philadelphie. La perspective d’une inculpation aurait clairement pu faire dérailler sa candidature.
Débarrassée de ce fardeau judiciaire, Hillary Clinton aura toutefois beaucoup de mal à tourner la page. Dans sa déclaration, le directeur du FBI a souligné «la négligence extrême» dont ont fait preuve l'ex-secrétaire d'Etat et ses assistants dans leurs communications entre 2009 et 2013, en particulier dans la gestion des informations confidentielles.
Si elles sont insuffisantes pour justifier des poursuites criminelles, ces conclusions risquent de nourrir l'impopularité d'Hillary Clinton, qui souffre d'un profond déficit de confiance auprès des Américains. Son adversaire républicain dans la course à la Maison Blanche, Donald Trump, a d'ailleurs réagi rapidement : «Le directeur du FBI a déclaré qu'Hillary la malhonnête avait compromis notre sécurité nationale. Et pas de poursuites. Wouah !» a-t-il tweeté, dénonçant un système «truqué».
Dessin LUIS GRAÑENA