Menu
Libération

Sommet de l’Otan : «On est dans une forme de guerre froide»

publié le 7 juillet 2016 à 21h11

Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur associé à l’institut Thomas-More, analyse les enjeux du sommet de l’Otan, historique vis-à-vis de la Russie, qui se tiendra vendredi et samedi à Varsovie.

Quel est l’obectif de ce sommet ?

Il vise à renforcer la posture de défense et de dissuasion de l’Otan. Il s’agit de bien tracer des lignes rouges, de dire à Vladimir Poutine que ce qu’il a fait en Ukraine, en Crimée et au Donbass ne doit pas être tenté dans les Etats baltes ou ailleurs dans la zone euro-Atlantique.

La menace d’une intervention dans les Pays baltes est-elle réelle ?

C'est tout à fait possible. Il faut examiner les discours et les représentations géopolitiques russes. Les dirigeants sont dans une logique de revanche. Pour eux, la guerre froide n'est pas définitivement jouée. Ce qui s'est passé en 1990-1991  [chute de l'URSS, ndlr], ce n'est qu'un armistice. Poutine s'affirme prêt à remanier par la force armée les frontières en Europe. Il veut d'une certaine manière reconstituer une URSS new look autour de l'idée d'une union eurasienne.

Peut-on parler d’une nouvelle guerre froide ?

On voit la situation dégénérer depuis le milieu des années 2000. Le discours de Munich de Poutine avait jeté un froid en 2007. S’en est suivi la guerre en Géorgie en 2008, etc. Aujourd’hui, on se retrouve bel et bien dans une forme de guerre froide. Il y a des discours, des situations de confrontation, beaucoup d’incertitudes, même si cela reste pour l’instant politiquement contrôlé.

Lire en intégralité sur Libé.fr