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Libération

Un hélicoptère syrien abattu par l’Etat islamique

publié le 10 juillet 2016 à 19h51

Deux soldats russes ont été tués vendredi soir près de Palmyre, quand l'hélicoptère syrien qu'ils pilotaient a été abattu par l'Etat islamique (EI). Dans la vidéo diffusée samedi par l'agence d'information du groupe jihadiste, Aamaq, on voit l'appareil voler bas dans le crépuscule du désert. Puis, touché par des tirs, il se brise en deux et chute en passant de justesse sous un autre hélicoptère. Annoncée dans la nuit de vendredi à samedi sur le compte Twitter officiel de la Wilayat («province») de Homs, l'information, démentie dans un premier temps par la Russie, a été confirmée samedi par Moscou. «Les pilotes-instructeurs […] effectuaient une mission sur un hélicoptère syrien Mi-25», assure un communiqué de la Défense russe. Qui ajoute que l'appareil «a été pris sous le feu des terroristes et s'est écrasé sur le territoire contrôlé par l'armée gouvernementale syrienne», et que «l'équipage est mort». Ces décès portent à douze le nombre de soldats russes tués en Syrie depuis octobre, date de l'intervention de Moscou sur le terrain pour soutenir le régime syrien en difficulté.

L'incident soulève deux questions : la première concerne le pilotage par des militaires russes d'appareils de l'armée syrienne. Moscou précise bien leur qualité d'«instructeurs» : le but est de ne pas donner d'arguments à la rébellion qui accuse les Russes de bombarder des civils. La seconde interrogation concerne la capacité de l'EI à abattre un hélicoptère dans une région où ses forces ont pourtant été chassées depuis mai.«Ces engins ont un point faible très précis situé dans l'hélice de la queue qui équilibre l'appareil, dit à Libération Abdelnasser Ayed, ancien capitaine de l'armée de l'air syrienne. Il y a 1 % de chances qu'un tir puisse l'atteindre, mais c'est probablement ce qui s'est passé.» Malgré le recul des jihadistes, ils restent dangereux. «Leurs forces sont très mobiles. […] Même les Américains ou les Français n'arrivent pas vraiment à cerner leurs capacités.»