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Histoire

Les cours flambent pour l’avocat, l’or vert du Mexique

publié le 18 juillet 2016 à 20h11

«J'hésite entre acheter un iPhone 6 ou un kilo d'avocats» ; «Je ne sais pas ce qui me fait le plus mal, le prix des avocats ou ton départ. Les avocats, je crois» ; «Pour le petit déj, je ne peux plus me payer d'avocat. Je me rabats sur la langouste.»

Depuis le début du mois, les Mexicains rivalisent d’ironie sur les réseaux sociaux. Le motif : les prix stratosphériques atteints par l’ingrédient principal du guacamole. En janvier, le kilo coûtait 16 pesos (0,80 euro). Ces derniers jours, la cote a grimpé jusqu’à 80 pesos.

Pourquoi l’or vert flambe-t-il ? Selon les agriculteurs de l’Etat du Michoacán (centre du pays), la récolte de printemps est terminée, et les avocats nouveaux n’arriveront sur les étals que début août. Mais de mémoire de Mexicain, on n’a jamais vu un tel écart de prix.

Certains soulignent l’appétit du marché nord-américain. La production californienne peinant à satisfaire la demande, les Etats-Unis importent davantage : + 25 % en 2015. Et c’est précieux pour la filière mexicaine : passé le Rio Grande, l’avocat (variété hass) coûte 1,04 dollar pièce, et 1,45 s’il est bio (0,94 et 1,31 euro). Le hass est l’avocat le plus consommé : il concentre 80 % de la production mondiale.

La France semble épargnée par ces variations de prix, les grossistes diversifiant les pays fournisseurs : Afrique du Sud, Kenya et Pérou principalement. L’exportation ne pose pas de problème (mis à part l’empreinte carbone) pour ce fruit dit climactérique : comme la banane ou le kiwi, il ne mûrit pas sur l’arbre mais six à huit jours après la récolte, en produisant de l’éthylène, une sorte d’hormone végétale.