Après trente-deux ans d'absence, le Maroc a demandé à réintégrer l'Union africaine (UA). Il s'était retiré de l'organisation panafricaine en 1984 pour protester contre la reconnaissance de la république du Sahara-Occidental (RASD). La politique de la chaise vide n'a finalement pas été payante. «Le moment est arrivé» pour le Maroc de retrouver sa «place naturelle» au sein de l'UA, écrit Mohammed VI dans un message adressé au 27e sommet de l'organisation qui s'est tenu à Kigali (Rwanda), dimanche et lundi. Ce retour n'est lié à aucun changement de position de la part de l'UA sur la reconnaissance de la RASD. Alors que le Maroc continue de considérer le territoire, évacué par l'Espagne en 1975, comme sa «province méridionale». Cette question envenime les relations entre l'Algérie - qui a reconnu la RASD - et le Maroc, et divise leurs alliés africains. Or, samedi, à la veille du sommet de Kigali, une visite surprise et exceptionnelle du ministre marocain des Affaires étrangères, accompagné du patron du contre-espionnage marocain, a eu lieu à Alger. Le Maroc a pris soin de sonder l'Algérie avant de formellement présenter sa demande de réintégration. Avec ce retour dans l'UA, Rabat tente de jouer de son influence à l'intérieur de l'organisation plutôt qu'en lui tournant le dos.
Le Maroc revient dans le giron de l’Union africaine
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publié le 19 juillet 2016 à 19h31
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