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Ticket démocrate

Qui est Tim Kaine, le colistier de Clinton ?

La candidate démocrate Hillary Clinton a désigné vendredi le sénateur de Virginie pour concourir à ses côtés à l'élection présidentielle américaine du 8 novembre 2016.
Hillary Clinton et Tim Kaine, lors d'un meeting en Floride, le 14 juillet. (Photo Saul Loeb. AFP)
publié le 22 juillet 2016 à 18h59
Sans surprise, Hillary Clinton a nommé vendredi Tim Kaine, 58 ans, pour être son colistier dans la campagne à la présidence des Etats-Unis, avant l’ouverture lundi de la convention démocrate de Philadelphie.
«Tim Kaine est un optimiste implacable qui croît qu’aucun problème n’est insolvable si vous travaillez pour le résoudre», a-t-elle déclaré.

Depuis plusieurs jours déjà, le sénateur de Virginie faisait figure de favori parmi les sept candidats en course, dont la sénatrice démocrate du Massachusetts, Elizabeth Warren ou encore Julian Castro, l'ancien maire de San Diego. Largement soutenu par le camp démocrate, le New York Times révélait jeudi que Tim Kaine avait obtenu le feu vert de l'ancien président Bill Clinton, tout comme celui de la Maison Blanche.

«Le choix sûr»

Pour de nombreux membres démocrates du Congrès, Tim Kaine est considéré comme le «choix sûr». Né à Saint-Paul dans le Minnesota, ce catholique et père de trois enfants, a étudié le droit à l'université d'Harvard. Avocat spécialisé dans la défense des droits civiques, il entre en politique en 1994, en tant qu'élu au conseil municipal de Richmond. Il en deviendra le maire de 1998 à 2000. Gouverneur de Virginie, un état déterminant dans la bataille présidentielle, il est élu sénateur en 2012, face au candidat républicain George Allen.

Son expérience en politique étrangère est un atout : il a servi à la fois au comité des forces armées et au comité des relations étrangères du Sénat. Il parle couramment l'espagnol, langue qu'il a apprise lors d'une année de bénévolat avec les missionnaires catholiques au Honduras. Un plus pour séduire l'électorat Latino. En 2013, il s'était d'ailleurs fait remarquer en prononçant devant le Sénat un discours de presque 13 minutes, entièrement en espagnol, pour défendre une réforme de la loi sur l'immigration, chose qu'aucun sénateur n'avait faite jusque-là.


Il s'était rangé du côté de Barack Obama lors des primaires démocrates de 2008 et avait même été pressenti pour devenir son colistier, avant que le président ne lui préfère Joe Biden. Une fois au pouvoir, Obama a demandé à Kaine de prendre en charge le Comité national démocrate de 2009 à 2011.

Tim Kaine a apporté son soutien à Hillary Clinton dès le début de sa campagne, en mai 2014. «Elle comprend les défis auxquels sont confrontés les Américains de tous les horizons de la vie et a la compassion et les compétences nécessaires pour aider à améliorer notre vie de tous les jours», avait-il déclaré à son sujet sur son compte Twitter.

Le sénateur avait par ailleurs parfaitement réussi son discours «test», le 14 juillet, dans son propre fief, en Virginie. Disséminant quelques mots en espagnol, il n'a pas mis longtemps à conquérir la salle. «Hillary est prête pour nous, Hillary est prête pour la Virginie, Hillary est prête à être présidente, à être notre leader, à entrer dans l'histoire», a-t-il clamé sous les applaudissements du public.

Avortement et libre-échange : points d’accroche

Kaine ne fait pas totalement l'unanimité dans le camp démocrate. Bien qu'il n'ait pas appelé à renverser la décision Roe v. Wade de la Cour suprême, qui a légalisé l'avortement en 1973 aux Etats-Unis, il se positionne lui-même comme personnellement opposé à l'IVG. Durant sa campagne pour devenir gouverneur de Virginie, il avait établi un programme pour réduire le nombre d'avortements, faisant notamment la promotion de l'abstinence sexuelle et proposant de soumettre l'IVG, dans le cas d'une mineure, à un accord parental.

Les libéraux s'inquiètent également de ses positions sur l'économie. En cause : son manque de fermeté avec Wall Street et son soutien à une ratification rapide du partenariat transPacifique (TPP), un accord de libre-échange entre les Etats-Unis et 11 nations du Pacifique qu'Obama a défendu. Une position controversée, alors qu'Hillary Clinton, qui avait soutenu l'accord en tant que secrétaire d'Etat, déclare aujourd'hui s'y opposer.