C’est le plongeon de la Bourse turque depuis le coup d’Etat manqué du 16 juillet. Certes, il est encore trop tôt pour tracer, avec certitude, le scénario catastrophe qui mettrait à genoux l’économie d’un pays qui a connu une croissance de 4 % en 2015. Mais sans attendre, de nombreux investisseurs étrangers (et locaux) ont déjà préféré récupérer leurs capitaux. Avec en prime un inévitable effondrement du taux de change de la devise turque. Ce qui ne manque pas de renchérir le coût des importations. Or, la Turquie n’est pas assise sur un énorme matelas de dollars, à peine plus de 30 milliards et un peu moins en euros. Et qui dit hausse du coût des importations, dit à terme hausse du prix des produits vendus en Turquie. De quoi alimenter l’inflation et appauvrir d’autant le pouvoir d’achat des Turcs.
Avant le putsch manqué, déjà, les experts estimaient que la situation politique et les risques terroristes pouvaient coûter 8 milliards de dollars (7,2 milliards d’euros) au secteur du tourisme, qui emploie 8 % de la population active. Ou comment Erdogan, qui passait (jusqu’ici et pour une majorité de ses concitoyens) pour l’homme qui a su remettre le pays sur les rails, pourrait bientôt apparaître comme maître d’œuvre d’une grave crise financière… et in fine sociale.V.D.F