«Un attentat-suicide au cœur de l'Allemagne !» s'exclamait lundi le quotidien Bild, le plus lu du pays. «La terreur islamiste a atteint l'Allemagne», a affirmé lundi en écho le ministre bavarois de la Justice. Et le gouvernement d'Angela Merkel s'est dit «bouleversé» au lendemain du deuxième attentat revendiqué par l'Etat islamique en une semaine.
Le premier était le fait d'un Afghan de 17 ans qui avait blessé cinq personnes à la hache en Bavière. Dimanche soir, c'est un Syrien originaire d'Alep qui s'est fait exploser près d'un festival de musique à Ansbach, dans la même région. L'EI a indiqué qu'il était l'un de ses «soldats». Sur une vidéo en arabe retrouvée sur son téléphone, «il a explicitement annoncé [agir] au nom d'Allah, a fait allégeance [au chef du groupe EI], Abou Bakr al-Baghdadi […] et annoncé expressément une vengeance contre les Allemands qui se mettent en travers de la voie de l'islam», avait indiqué auparavant le ministre bavarois de l'Intérieur. Arrivé en 2014, l'auteur de l'attentat avait vu sa demande d'asile rejetée il y a un an, et il devait être expulsé vers la Bulgarie. Au-delà de la dimension jihadiste, les autorités mettent en avant l'état mental très fragile de cet homme qui avait déjà fait deux tentatives de suicide et séjourné dans une clinique psychiatrique.
Face à cette série noire, le gouvernement craint de voir redoubler l'appréhension de la population à l'égard des migrants, dont un nombre record est arrivé l'an dernier. «Nous ne devons pas porter de soupçon généralisé contre les réfugiés», a appelé le ministre de l'Intérieur. Mais des voix s'élèvent déjà parmi les politiques et les syndicats de police pour mieux contrôler l'arrivée des migrants.