Menu
Libération
Philadelphie (3/4)

Obama et Biden épatent, imitation de Trump : une nuit à la convention démocrate

Mercredi, à Philadelphie. (Photo Robyn Beck. AFP)
Publié le 28/07/2016 à 12h29

Après son équivalent républicain la semaine dernière, la convention démocrate, qui a officiellement intronisé Hillary Clinton comme candidate à la présidentielle, a lieu de lundi à jeudi à Philadelphie. Retour sur la troisième journée, ce mercredi.

Obama-Biden, ticket gagnant

La troisième journée de la convention démocrate était celle de l'équipe sortante. Cette nuit, Barack Obama et Joe Biden, respectivement président et vice-président des Etats-Unis depuis janvier 2009, se sont succédé sur scène pour dire tout le bien qu'ils pensaient d'Hillary Clinton. Sans surprise au vu de ses talents d'orateur, Obama a conquis l'auditoire avec un discours oscillant entre optimisme et réalisme, en tout cas loin du «cynisme» de Donald Trump qu'il a appelé à rejeter. Mais Joe Biden n'a pas été en reste, avec une intervention de la même tonalité et largement saluée. Grandeur des Etats-Unis, plaidoyer pour les classes moyennes, critique au vitriol de Trump («aucun candidat d'un parti majeur que ce pays a connu n'était aussi ignorant et aussi peu préparé») : un discours qui, aux yeux du Washington Post, rivalise avec celui de Michelle Obama lundi, rien que ça. Enfin, puisque l'ambiance était à casser du Trump, l'ancien maire de New York Michael Bloomberg, en plus d'appeler les indépendants (ni républicains, ni démocrates) à voter Clinton, s'est un peu lâché : «Elisons quelqu'un de sensé, de compétent. Trump dit qu'il veut diriger les Etats-Unis comme il a dirigé son business. Que Dieu nous aide !»

De la vice-présidence au one-man-show

Comment exister lorsque l'on est coincé entre deux orateurs comme Barack Obama et Joe Biden ? Le programme de la nuit n'était pas particulièrement sympa avec Tim Kaine, sénateur de Virginie peu connu des Américains mais qui sera quand même leur vice-président si Hillary Clinton est élue à la Maison Blanche le 8 novembre prochain. «Citizen Kaine» a officiellement accepté de faire ticket avec la candidate démocrate ce mercredi et il s'est appliqué à expliquer son parcours, sa vision, bref à se faire connaître au cours de son intervention. Mais, pour un peu mieux marquer les esprits et figurer quelque part dans les résumés du jour entre Obama et Biden, Kaine a joué une autre partition, celle du one-man-show : on l'a vu imiter le «believe me» («croyez-moi») de Donald Trump. «Trump est un mec qui fait beaucoup de promesses. Vous avez peut-être remarqué qu'il dit toujours les deux mêmes mots à chaque fois qu'il fait ses promesses les plus énormes… Ça va être génial, croyez-moi ! On va construire un mur et c'est le Mexique qui va payer, croyez-moi ! Il n'y a rien de louche dans mes déclarations d'impôts, croyez-moi !» Succès garanti.

Le changement climatique, arme électorale ?

Souvent placée sous le signe de la sécurité, sujet électoral numéro 1, et unilatéralement anti-Trump depuis lundi, la convention démocrate a pour la première fois abordé de front un thème qui pourrait aussi peser lors de la présidentielle : le changement climatique. La position du candidat républicain étant, en gros, qu'il s'agit d'une invention et que le climat ne se dérègle pas du tout, les démocrates ont ici une carte assez évidente à jouer – même si l'enjeu semble peu important aux yeux de l'électorat américain. En tout cas, le gouverneur de Californie, Jerry Brown, aux premières loges du réchauffement climatique dans son Etat très régulièrement atteint de sécheresse, a consacré tout son discours à ce sujet, martelant qu'il s'agissait de «la menace la plus importante de notre époque» et que les républicains s'enfonçaient dans une position clairement anti-science. «Trump dit qu'il n'y a pas de sécheresse en Californie. Je dis que Trump ment», a encore affirmé le gouverneur californien au cours de son vibrant plaidoyer.