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Convention démocrate, Trump fait appel à l'œil de Moscou… une semaine d'élection américaine

A la convention démocrate, jeudi 25 juillet. (Photo : Aaron P. Bernstein. AFP)
Publié le 29/07/2016 à 17h19

En novembre, les électeurs américains devront choisir entre les deux principaux candidats pour la présidentielle américaine : Hillary Clinton côté démocrate, Donald Trump chez les républicains. Toutes les semaines, Libé fait le point sur la campagne.

L’événement de la semaine

La convention démocrate adoube officiellement Clinton

La semaine a bien évidemment largement été marquée par la convention démocrate, tenue de lundi à jeudi, et qui a officiellement intronisé Hillary Clinton comme candidate du parti à la présidentielle du 8 novembre. Arrivés désunis à Philadelphie, les démocrates ont suivi la voie montrée par Bernie Sanders, qui a scellé la réconciliation mardi en offrant à Hillary Clinton une nomination par acclamation. Tout au long de la convention, de très nombreux discours ont été l'occasion de critiques acerbes et répétées de la vision catastrophiste des Etats-Unis proposée par Donald Trump, le candidat républicain. Dès lundi, celui de Michelle Obama a épaté l'ensemble des Etats-Unis ; se sont ensuite succédé Bill Clinton, et bien sûr Barack Obama, ainsi que le candidat à la vice-présidence Tim Kaine, qui s'est offert une imitation de Trump. La convention s'est conclue jeudi par le premier discours de candidate officielle d'Hillary Clinton, dans un curieux grand écart entre Bernie Sanders d'un côté et les républicains déçus de Trump de l'autre.

L’appel de la semaine

Bloomberg enjoint les indépendants à voter démocrate

«Milliardaire rêvant d'entrer à la Maison Blanche» : Donald Trump ? Oui. Michael Bloomberg, aussi. L'ancien maire de New York, huitième fortune mondiale en 2016 selon Forbes, espérait se présenter comme candidat indépendant à la présidentielle de novembre. Mais, en mars, il a jeté l'éponge, craignant que sa candidature puisse favoriser une victoire de Donald Trump. C'est exactement la même raison qui l'a poussé à intervenir cette semaine lors de la convention démocrate, lui qui avait quitté le parti bleu en 2001 pour se faire élire maire de la Big Apple sous les couleurs du Parti républicain. Les deux hommes ont un profil similaire, mais une pensée radicalement différente. «Je comprends l'envie d'un président-businessman, mais le plan économique de Trump est un désastre total», a assuré Bloomberg à Philadelphie. Avant d'appeler ceux qui, comme lui, sont désormais indépendants, c'est-à-dire ni du Parti démocrate, ni du Parti républicain, à apporter leur voix à Hillary Clinton le 8 novembre. «Peu importe ce que vous pouvez penser de ses idées politiques ou de son passé, Hillary Clinton sait que nous vivons dans la réalité, pas dans une télé-réalité. Je dis à mes chers indépendants : votre voix compte.»

Le WTF de la semaine

Quand Trump appelle Moscou à espionner Clinton…

Dans un pays, les Etats-Unis, où l'on a toujours autant de mal à ne pas considérer la Russie comme un ennemi même vingt-cinq ans après la fin de la guerre froide, la position pro-Poutine de Donald Trump a le mérite de trancher. Les relations entre les deux hommes interrogent, et elles ont pris un drôle de tour, cette semaine, au cours d'une conférence de presse menée par le milliardaire new-yorkais en pleine convention démocrate. «Russie, si tu m'écoutes, a lancé Trump. J'espère que tu es capable de trouver les 30 000 mails qui manquent.» Ces mails, ce sont ceux d'Hillary Clinton, à l'époque où l'adversaire démocrate de Trump pour la Maison Blanche était secrétaire d'Etat des Etats-Unis. Une histoire qui a déjà pollué ses primaires : Hillary Clinton s'était vu reprocher d'avoir utilisé un serveur mail personnel pour traiter des affaires professionnelles, ce qui lui avait valu une enquête poussée du FBI conclue par une sorte de non-lieu.

Sauf que Clinton avait écarté du lot un peu plus de 30 000 mails, soi-disant effacés aujourd'hui, arguant qu'il s'agissait de courriers privés. En clair, Donald Trump appelle ouvertement Moscou à faire de l'espionnage, voire à hacker les serveurs personnels d'Hillary Clinton, pour retrouver ses mails et, en gros, lui causer du tort dans la campagne présidentielle qui les oppose. Réaction (au hasard) de Leon Panetta, ancien directeur de la CIA puis secrétaire à la Défense des Etats-Unis sous Barack Obama : «Ça dépasse l'entendement.»

Pour aller plus loin…

Chaque semaine, nous vous proposons une sélection d’articles à lire en V.O., pour s’immerger encore plus dans la campagne.

• Thomas B. Edsall, éditorialiste au New York Times, revient sur la difficulté pour Hillary Clinton et le camp démocrate de composer avec ce candidat improbable, insaisissable et sans précédent qu'est Donald Trump, sur qui tout semble glisser, et à qui tout semble profiter, y compris les critiques et les outrances. A lire ici.

• Cette semaine, à la convention démocrate, on a vu Hillary et Bill. Mais on a aussi vu Chelsea, jeudi. Politico revient sur le rôle discret mais réel joué par la fille du couple Clinton, désormais âgée de 36 ans, dans la campagne de sa mère.