Après son équivalent républicain la semaine dernière, la convention démocrate, qui a officiellement intronisé Hillary Clinton comme candidate à la présidentielle, se tient depuis lundi à Philadelphie. Retour sur la quatrième et dernière journée, ce jeudi.
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Hillary Clinton : un pas vers Sanders…
Voilà, c'est officiel : la présidentielle américaine du 8 novembre prochain opposera Donald Trump, du Parti républicain, à Hillary Clinton, du Parti démocrate. L'ancienne First Lady (présidence Bill Clinton) et secrétaire d'Etat des Etats-Unis (présidence Barack Obama, premier mandat) a officiellement accepté la nomination de son parti en clôture de la convention démocrate, cette nuit. Pour son premier discours de candidate officielle, Clinton a repris le thème majeur des quatre jours de convention : le portrait d'une Amérique forte, optimiste et tolérante, opposée à la vision plus négative, voire catastrophiste qu'en dresse Donald Trump. Surtout, ce discours a permis de sceller une fois de plus la réconciliation Clinton-Sanders, et donc l'unité du Parti démocrate. Beau joueur depuis le début de la convention, affichant sans relâche son soutien à Hillary Clinton, Bernie Sanders a été chaudement remercié par cette dernière, ce qui a déclenché une ovation dans l'assistance. «Je veux vous dire : je vous ai entendus, a assuré la candidate démocrate aux soutiens de Sanders. Votre cause, c'est notre cause». Evidemment, les promesses n'engagent que ceux qui y croient, mais au vu l'animosité qui régnait entre les deux camps pendant les primaires, c'est déjà une sacrée avancée.
… un pas vers le parti républicain ?
Cette main tendue vers Bernie Sanders, en clôture de la convention démocrate, était attendue. Pourtant, elle semblerait presque trancher avec le reste du programme de cette quatrième et dernière journée à Philadelphie. Qui a-t-on vu sur la scène ? Un général quatre étoiles à la retraite ayant combattu en Afghanistan et ailleurs ; des dizaines d'autres militaires ; des parents de soldats américains tombés au combat ; deux républicains affirmés, Doug Elmets et Jennifer Pierotti Lim, venus dire que «Donald Trump n'est pas Ronald Reagan». Ce casting a déstabilisé bien des membres du Parti républicain pas forcément à l'aise avec le choix de Donald Trump, comme l'a résumé un ancien conseiller de Mitt Romney, candidat républicain à la présidentielle 2012 : «Tout cela fait bien plus penser à la dernière soirée de la convention républicaine de 2004 que Cleveland [ou a eu lieu la convention républicaine la semaine dernière]»
This feels a lot more like last night of 2004 RNC than Cleveland.
— stuart stevens (@stuartpstevens) July 29, 2016
Le parallèle n'est pas fortuit : en 2004, la convention républicaine avait joué un rôle décisif dans la réélection de George W. Bush. L'impression laissée par ce casting, elle non plus, ne doit rien au hasard. Pour le Parti démocrate, l'enjeu est clair : récupérer des électeurs républicains que le profil de Trump inquiète, notamment en matière de sécurité intérieure et extérieure. Au vu de certaines réactions cette nuit, cette stratégie pourrait bien s'avérer payante.
Chelsea Clinton, fille de
C'était donc l'année des filles. Une semaine après qu'Ivanka Trump a présenté sur scène son père, Donald Trump, pour son premier discours de candidat officiel du GOP (Grand Old Party) en clôture de la convention républicaine, Chelsea Clinton en a fait de même cette nuit avec sa mère, Hillary. Trop jeune pour jouer ce rôle-là avec son père Bill lors de la convention démocrate de 1992 – elle avait douze ans – l'ex-First Daughter, désormais âgée de 36 ans, a joué à fond la carte de la proximité, vantant les mérites d'Hillary comme fille, mère et grand-mère. Le parallèle avec les Trump s'arrête pourtant là, car Chelsea s'est beaucoup moins impliquée que les enfants Trump dans la campagne de sa mère – il faut dire qu'elle a donné naissance à son deuxième enfant il y a un mois. Ce qui ne l'a pas empêché d'y tenir un rôle, discret mais réel.
(Photo : Patrick T. Fallon. AFP)