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Libération
Purge

17 journalistes placés en détention préventive en Turquie

Les personnes écrouées sont accusées de liens avec le prédicateur Fethullah Gülen, qu’Ankara désigne comme le commanditaire du putsch raté.

Une photo fournie par Ihlas News Agency, montre la journaliste Nazli Ilicak, à Mugla le 26 juillet 2016, après sa détention par la police turque (Photo IHLAS NEWS AGENCY. AFP)
Par AFP
Publié le 30/07/2016 à 2h45

Alors que président Recep Tayyip Erdogan a rejeté vendredi les accusations occidentales de purges de masse en cours au sein de l'armée et d'autres institutions après le putsch manqué, un tribunal turc a ordonné samedi le placement en détention préventive de 17 journalistes, a rapporté l'agence de presse Anadolu. Ces derniers sont accusés de liens avec le prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen, qu'Ankara désigne comme le commanditaire du coup d'état manqué du 15 juillet.

Les dix-sept journalistes sont poursuivis pour appartenance à «un groupe terroriste». Vingt-et-un d’entre eux comparaissaient vendredi, dix-sept ont été écroués et quatre remis en liberté.

Parmi les reporters mis derrière les barreaux figure Nazli Ilicak, ancienne députée, licenciée du quotidien progouvernemental Sabah en 2013 après avoir critiqué des ministres empêtrés dans un scandale de corruption - orchestré, selon Ankara, par Gülen. Bulent Mumay, ancien éditeur du quotidien Hurriyet et figure connue du monde des médias, a en revanche été remis en liberté.

Les médias sont en première ligne des vastes purges en cours en Turquie après le coup d’Etat avorté du 15 juillet qui avait fait vaciller le pouvoir islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan. Plus de 130 médias ont été fermés par le gouvernement cette semaine et près de 90 mandats d’arrêts émis contre des journalistes, des mesures très critiquées par les ONG de défense des droits de l’Homme.