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Libération
Récit

A Alep, une contre-attaque pour briser le siège

Des rebelles tentent d'ouvrir une nouvelle voie de ravitaillement au sud de la ville.

Le corridor Karaj al-Hajz qui lie la partie d'Alep tenue par les rebelles au quartier de Masharqa tenu par le régime, le 29 juillet 2016 (Photo KARAM AL-MASRI. AFP)
Publié le 01/08/2016 à 17h14

Une offensive lancée dimanche par les rebelles syriens au sud d'Alep vise à «briser le siège» imposé depuis le 17 juillet par les forces progouvernementales. Les 300 000 civils restés dans la moitié est de la ville sont à la fois les victimes et l'enjeu d'une bataille militaire, humanitaire, diplomatique et médiatique.

Il a fallu près de deux ans aux forces pro-Bachar al-Assad, appuyées au sol par leurs alliés iraniens et libanais, et dans le ciel par l'aviation russe, pour assiéger totalement les quartiers tenus par les insurgés dans la deuxième ville de Syrie, après avoir coupé la route dite du Castello. Deux semaines après, une contre-attaque est menée par les différentes formations de l'opposition armée pour tenter d'ouvrir une nouvelle route d'approvisionnement au sud de la ville. Les combats font rage depuis dimanche soir sur deux fronts ouverts au sud et à l'ouest d'Alep par les rebelles qui ont reçu un soutien militaire de la région d'Idlib. Pour chacun des deux camps épuisés par cinq ans de guerre, «le problème n'est pas de prendre des positions mais de pouvoir en garder le contrôle», souligne l'ancien capitaine de l'armée de l'air syrienne Abdelnasser Al-Ayed, aujourd'hui expert militaire.

Fumée noire

A la confusion des batailles sur le terrain, s'ajoute la guerre de l'information et de la propagande entre les deux camps qui s'affrontent. Dans la ville même d'Alep, les bombardements du régime ont repris sur les quartiers rebelles, malgré l'annonce par Moscou et Damas, il y a trois jours, de l'ouverture de «couloirs humanitaires» pour permettre aux civils et aux rebelles prêts à rendre les armes de sortir du secteur assiégé. Des médias du régime syrien ont affirmé samedi que des dizaines de familles assiégées étaient sorties par un des couloirs mis en place, mais des habitants et des insurgés ont démenti et dénoncé des «mensonges».

Pendant ce temps, les habitants d’Alep ont découvert dimanche une nouvelle méthode pour se protéger des bombardements aériens. Un groupe de jeunes garçons s’est mis à faire brûler dans les rues de gros pneus dégageant une épaisse fumée noire qui brouillait la vue des cibles de l’aviation. Une invention un peu tardive après quatre ans de bombardements aériens qui ont dévasté Alep et décimé sa population.