Chaque mois, Libération fait le point sur les histoires qui ont fait l'actualité des femmes, de leur santé, leurs libertés et leurs droits. Onzième épisode : juillet 2016. Si vous avez manqué l'épisode précédent, il est ici (et tous les autres sont là).
Clause de conscience. Un pharmacien pourra-t-il refuser de délivrer la pilule du lendemain ? Certains s'en sont inquiétés, ce mois-ci, quand l'Ordre des pharmaciens, en pleine refonte de son code de déontologie, a annoncé soumettre à ses adhérents l'adoption d'une «clause de conscience». La formulation laissant libre cours à l'interprétation, plusieurs associations dont le Planning familial, s'en sont émus, craignant qu'elle menace l'accès à la contraception d'urgence – même si l'Ordre a réfuté toute volonté d'attaquer le droit des femmes à disposer de leur corps. Devant «l'émoi et l'incompréhension» (une pétition a également été lancée), le bureau de l'Ordre a finalement annoncé quelques jours plus tard qu'il suspendait la consultation auprès des pharmaciens, «le contexte actuel n'étant plus propice à une réflexion éclairée et mesurée». Les pétitionnaires, eux, réclament un retrait pur et simple.
Utérus. Non, Jennifer Aniston n'est pas enceinte. Et pour cette raison, l'actrice américaine, qui n'a pas d'enfant, en vient à devoir se justifier. Après un mois d'acharnement de la presse people, qui, publiant des photos de son ventre jugé arrondi, laissait supposer une grossesse, Jennifer Aniston a décidé de rappeler, dans une tribune, qu'une femme pouvait ne pas être mère. «Non, je ne suis pas enceinte, ce que je suis, c'est fatiguée de tout ça. Fatiguée de cette observation qui confine au sport national et de ce perpétuel bodyshaming, sous couvert de journalisme et d'infos people», écrit-elle dans le texte publié sur le Huffington Post. «Nous n'avons pas besoin d'être mariées ou mères pour être accomplies», doit ainsi rappeler l'actrice, selon laquelle cette chasse à la grossesse de la presse «illustre la perpétuation de cette idée que les femmes seraient inachevées, ratées et malheureuses si elles ne sont pas mariées et mères de famille». Une idée qui, selon une étude du Pew Research Center, est encore bien ancrée : près de 4 Américains sur 10 jugent ainsi «néfaste pour la société» le fait que la proportion de femmes sans enfant ait doublé.
D’Hillary Clinton à Theresa May, les femmes politiques s’érigent en exemples
Candidate démocrate à la Maison Blanche, Hillary Clinton a été intronisée fin juillet lors de convention démocrate de Philadelphie. Après l'officialisation de sa candidature, l'ex-secrétaire d'Etat (qui fait par ailleurs l'objet d'un merchandising hypersexiste depuis plusieurs années) en a profité pour lancer un clin d'œil féministe, depuis New York : «Si des petites filles sont restées debout ce soir pour regarder, je voudrais leur dire que je deviendrai peut-être la première femme présidente, mais que l'une d'entre vous sera la prochaine.» «Grâce à Hillary Clinton, mes filles et tous nos enfants considèrent désormais comme évident qu'une femme peut devenir présidente des Etats-Unis» a insisté Michelle Obama. Ce qui n'a pas empêché plusieurs journaux américains, le lendemain, d'afficher en une la photo de son ex-Président de mari (qui, lui, était là physiquement), faisant presque croire que c'était lui qui avait été investi.
L'actu politique de juillet a aussi été ponctuée de la nomination de Theresa May au 10 Downing Street. L'arrivée de la Première ministre (oui, on dit bien Première ministre) a aussi généré son lot de unes sexistes, mais son homologue écossaise a délivré un message similaire à celui d'Hillary Clinton : «En mettant de côté les considérations politiques, j'espère que les petites filles du monde entier regarderont cette photo et réaliseront que rien n'est hors de leur portée», a tweeté Nicola Sturgeon, en posant au côté de la nouvelle cheffe du gouvernement britannique.
Politics aside - I hope girls everywhere look at this photograph and believe nothing should be off limits for them. pic.twitter.com/QGZI3Cgw8d
— Nicola Sturgeon (@NicolaSturgeon) July 15, 2016
Tueries de masse. L'actualité du mois a évidemment été marquée par l'attentat de Nice. Le rapport avec les droits des femmes ? Selon une étude du groupe de recherche Everytown for Gun Safety, dévoilée par le New Yorker, il existe un lien entre tueries de masse et violences conjugales ou familiales. Sur les 133 attaques retenues par l'étude, dans 57% des cas, l'auteur avait tué une de ses compagnes, un partenaire intime ou un membre de sa famille. Un article de Slate rappelle ainsi les cas de Cho Seung-hui, étudiant sud-coréen qui a tué 32 personnes dans une université en Virginie, inculpé pour harcèlement sexuel, et de Tamerlan Tsarnaev, l'un des tueurs du marathon de Boston, arrêté pour des violences domestiques. Omar Mateen, auteur de la tuerie d'Orlando était lui aussi violent, notamment avec son ex-femme. Celle de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, tueur de la promenade des Anglais, avait porté plainte contre lui pour violences et harcèlement.
Du port des talons au viol, tour d’Europe des avancées – et des reculs
On vous en parlait en mai dernier : au Royaume-Uni, une jeune intérimaire renvoyée parce qu'elle refusait de porter des escarpins a lancé une pétition pour rendre illégale ce genre d'exigences. Depuis, le texte de Nicola Thorpe, 27 ans, a dépassé les 150 000 signatures. Résultat : le Parlement britannique s'est engagé à se saisir du sujet. Des auditions parlementaires ont eu lieu ce mois-ci, et plusieurs interlocuteurs ont été invités à s'exprimer. «M'obliger à porter des tenues qui sexualisaient mon apparence ou soulignaient ma sexualité, était déshumanisant et humiliant», a témoigné Ruth Campion, hôtesse de l'air, qui poursuit : «Je me maquille volontiers, porte des talons ou des jupes au quotidien pour un mariage ou une soirée […], mais qu'un employeur me demande de le faire pour donner une certaine image à son affaire me fait me sentir comme une prostituée, pour être honnête.» Plus de 700 internautes ont également pris part au débat. L'une d'entre elles, employée dans une bijouterie, explique par exemple qu'à la fin d'une journée en talons, ses «pieds saignent» et qu'elle «souffre tellement physiquement qu'elle est incapable de marcher ou d'accomplir la moindre tâche du quotidien». Il faudra probablement attendre novembre prochain pour connaître l'éventuelle issue législative de ce «Talonsgate».
Toujours outre-Manche, Nottinghamshire a décidé de lutter contre le harcèlement de rue, en criminalisant les actes misogynes. Sifflets, mains aux fesses et autres remarques déplacées seront désormais passibles de poursuites pénales dans ce comté anglais.
On reste dans le domaine du droit, avec cette décision de l'Allemagne. Le pays a bouleversé au début du mois sa définition juridique du viol : la nouvelle législation, qui devrait être proclamée à l'automne, reconnaît enfin l'absence de consentement. Il fallait auparavant qu'une victime prouve qu'elle avait essayé de s'enfuir ou de se défendre pour faire reconnaître un viol.
De notre côté du Rhin en revanche, ce n'est pas joli joli : en France, les députés condamnés pour violences sexuelles pourront continuer de siéger. Un amendement visant à les rendre inéligibles, déposé par plusieurs parlementaires écolos, a été rejeté par une Assemblée nationale quasi déserte. Ce que condamne un collectif dans nos pages.
Harcelées, elles ont dû quitter les réseaux sociaux
«Je ne devrais pas avoir à craindre pour la sécurité de mon enfant parce que j'écris sur le féminisme» : l'écrivaine féministe britannique Jessica Valenti a annoncé à la fin du mois à ses quelque 120 000 followers dans une série de tweets qu'elle quittait pour un temps indéterminé les réseaux sociaux. Quelques heures avant, elle recevait des menaces de viol et de meurtre à l'encontre de sa fille de cinq ans. Le blog qu'elle a cofondé, Feministing.com, est toujours accessible, derrière ce lien. Leslie Jones, actrice du nouveau SOS Fantômes au casting 100% féminin, a elle aussi été bombardée de messages sexistes (et racistes) sur Twitter. «On m'a traitée de singe, des gens m'ont envoyé des photos de leurs fesses, et j'ai même eu droit à une photo de moi avec du sperme sur le visage. J'essaye de comprendre ce que le genre humain signifie. J'abandonne», a expliqué l'humoriste, qui a mis en pause son compte Twitter plusieurs jours après cet événement. Dans nos contrées, c'est la youtubeuse française Ginger Force qui a dû prendre la même décision après avoir posté une série de tweets critiquant un youtubeur. Elle y expliquait ne pas avoir envie de regarder sa vidéo, sobrement titrée «Comment devenir répugnante», dans laquelle il se moquait du physique de l'héroïne d'un jeu. De quoi provoquer l'hystérie des fans du youtubeur. Du niveau «T'es rousse t'as pas le droit de parler» ou encore «Hop, hop retourne à la cuisine»… jusqu'aux menaces de mort et de viol. «Ginger Force c'est l'exemple typique de pro féministe à éliminer», peut-on notamment lire dans un des tweets qui lui sont adressés. Dans chacun des cas, les comptes des auteurs n'ont pas été suspendus.
— BricoZouz (@GingerForce1) July 28, 2016
Au Maroc, les femmes en maillot de bain traquées sur Facebook
Elles se baignent et bronzent allongées sur le sable de Rabat ou de Casablanca, en maillot de bain. Un compte Facebook au nom d'Aicha Amal a publié des photos de Marocaines en tenue de plage, dans le but de dénoncer «le vice et la débauche des femmes marocaines», rapporte Madame Figaro. Les internautes qui se cachent derrière ce compte, s'autoproclament «gardiens de la morale et justiciers des plages». Ben voyons. Selon Site info, 120 personnes, dont 40 de différents partis marocains, arpenteraient ainsi les plages pour dénoncer ces corps féminins qui osent se montrer. Face à la mobilisation des internautes indignés, le compte a heureusement été fermé mais affirme posséder «dix millions» d'autres photos qu'il n'hésitera pas à mettre en ligne sur «un site crée à cet effet».
Centre aéré. Pour «éviter les comportements déplacés des garçons», un centre de loisirs de Reims (Marne) a demandé aux petites filles de porter un short sous leurs pantalons. Dans une note aux parents, la direction explique vouloir «éviter des situations complexes à gérer», comprendre : les garçons qui auraient envie de soulever les jupes des filles. Dans un message publié sur son compte Facebook et rapidement relayé sur Twitter, la mère d'une petite fille s'est à juste titre indignée : «Il ne leur vient pas à l'idée que ce n'est pas aux petites filles d'adapter leur tenue en fonction des lourdauds, mais plutôt aux lourdauds de s'éduquer ? […] [Ma fille] a quatre ans putain. QUATRE ANS. Et on lui fait comprendre que les jupes, c'est pas adapté si elle ne veut pas d'ennuis.» Finalement, la direction a reconnu une formulation «maladroite».
Mère, «ce n'était pas pour moi». C'est l'un des derniers tabous : le regret d'être mère. Une sociologue israélienne a rencontré ces femmes qui aiment leurs enfants mais qui ont découvert qu'elles n'étaient pas faites pour la maternité. L'étude a été commentée partout dans le monde, avec une résonnance très différente selon les pays, «révélant les représentations sous-jacentes de la maternité propres à chaque nation», écrivait ainsi notre journaliste Noémie Rousseau. En Allemagne, le sujet intéresse tellement que le débat est encore en cours aujourd'hui. A l'inverse, cela n'a pas intéressé grand monde en France. Pourquoi ? Parce que «nous sommes dans un contexte opposé, les débats portent sur le droit à l'enfant, l'adoption pour les couples homosexuels, la PMA, les mères porteuses. On veut plus d'enfants, toujours plus», explique la sociologue Marie-Thérèse Letablier, spécialiste de la famille. Ce regret est d'autant plus mal perçu que les femmes ont aujourd'hui le choix de devenir mère ou non. Une fécondité maîtrisée qui agit comme une sorte de circonstance aggravante.
AfterBaiz, un site anti-IVG déguisé. Avec son ton décomplexé, ses gif et sa typo très inspirée de Buzzfeed, le site AfterBaiz se présente comme un blog pour ados qui traite d'amour et de sexualité. Mieux, il prétend «réinformer» alors qu'il fait la promotion d'idées rétrogrades, comme l'a montré MadmoiZelle. Par exemple, dans le «Top 5 des mauvaises idées qui nous empêchent d'être heureuses» : «Avoir un sex friend c'est moins contraignant que d'avoir un mec». «C'est comme se contenter de la graine de cacao alors qu'on peut avoir le gâteau au chocolat», nous dit le site. Dans les rubriques consacrées à la grossesse et à l'IVG, le message anti-IVG est moins dissimulé, entre promotion de la maternité et témoignages de femmes qui regrettent d'avoir avorté. A l'origine du site, Emile Duport, porte-parole du mouvement anti-avortement Les Survivants, qui a fait l'objet d'un reportage bien flippant du Petit Journal.
PATRICIA KAAS A MANQUÉ SON TOUR ! #avortement #PatriciaKaas #stérile >> https://t.co/KwO3sAd57J pic.twitter.com/71xOVwRl3T
— AfterBaiz (@afterbaiz) June 22, 2016
Réac (bis). Un mouvement que ne désavouerait pas Anne Lorne, conseillère régionale LR en Auvergne-Rhône-Alpes et, accessoirement, militante anti-mariage pour tous. Son cheval de bataille : le Pass contraception, ce dispositif qui permet aux jeunes de 14 à 25 ans de bénéficier de consultations et de moyens de contraception gratuits. Il constitue, selon elle, «l'aveu d'échec d'un système qui ne s'emploie pas à donner une éducation affective et sexuelle respectueuse de la dignité de la personne». Elle a donc prévenu : «Je me battrai pour que dans nos lycées les jeunes apprennent à aimer et à gérer leurs émotions avant qu'ils apprennent à jouir.» Une certaine vision de la société qu'elle pourrait défendre à l'Assemblée nationale l'année prochaine, puisqu'elle est candidate LR aux législatives dans le Rhône.
Mansplaining. Dans la catégorie sorties dont on se serait bien passé, il y a aussi eu celle de Kevin Roberts, qui a dû ravir ses collègues féminines. Le patron de l'agence Saatchi & Saatchi et membre du directoire de Publicis, a qualifié la parité homme-femme, de «putain de débat dépassé». Interrogé par Business Insider, il explique, tranquillou : «L'ambition des femmes n'est pas verticale, c'est une ambition intrinsèque, circulaire, d'être heureuses.» «Un commentaire contraire à l'esprit du groupe», a réagi Maurice Lévy, le patron de Publicis, qui l'a contraint à prendre «congé» de son poste.
Fox News. Outre-Atlantique, c'est Roger Ailes, le PDG de la chaîne d'information ultra-conservatrice Fox News, accusé de harcèlement sexuel par une ancienne présentatrice vedette, qui a été forcé de démissionner. Gretchen Carlson l'accuse de l'avoir licenciée parce qu'elle a refusé des avances sexuelles, allégations qu'il réfute en bloc. L'affaire s'est finalement accélérée après un article du New York Magazine. Selon l'hebdomadaire, une autre présentatrice, Megyn Kelly, aurait affirmé aux enquêteurs avoir reçu des avances de Roger Ailes il y a dix ans.
Lego et emojis. Des Lego pour rendre hommage aux femmes de la Nasa : l'Américaine Maia Weinstock a eu l'idée de concevoir et photographier cinq figurines qui ont marqué l'histoire de l'agence spatiale, avant de les soumettre au site Lego Ideas. Si le projet rassemble 10 000 votes, la marque Lego pourrait les commercialiser, et c'est bien parti. Dans le même genre, pour rendre le catalogue des émoticônes un peu moins archaïque (les femmes aiment toujours le rose, et sont tour à tour princesses, chez le coiffeur ou la manucure, mariées et ne travaillent pas), trois femmes ont décidé de lancer une application, She-Moji. Cette dernière propose quelque 400 emojis féminins, de la policière à l'astronaute, en passant par la ninja. Cowabunga !
Qandeel Baloch, assassinée parce que libérée
Star des réseaux sociaux au Pakistan, et militante féministe, Qandeel Baloch a été assassinée par son propre frère. Un «crime d'honneur», a affirmé ce dernier, qui jugeait les photos de sa sœur «trop choquantes». Selon le journal pakistanais Dawn, ce meurtre n'a pas suscité autant de réactions dans le pays que l'assassinat, en juin dernier, d'un chanteur qui était considéré trop transgressif par les islamistes radicaux, car «les Pakistanais sont rarement touchés lorsque c'est une femme qui est tuée». Près de 3 000 femmes ont été assassinées depuis 2008 au nom de cet «honneur» au Pakistan.
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Et ailleurs dans le monde, que s'est-il passé pour les femmes en juillet ?
Deux avancées pour les sportives : l'Arabie Saoudite (où les femmes sont toujours sous l'emprise de la tutelle masculine) a autorisé quatre athlètes féminines à participer aux Jeux Olympiques de Rio, tandis que les joueuses de l'équipe nationale anglaise de rugby à XV sont passées du statut d'amateur à celui de professionnel (ce qui n'est toujours pas le cas en France). Russes et Ukrainiennes, elles, ont décidé de briser la loi du silence en publiant sur Facebook les témoignages des violences sexuelles dont elles ont été victimes. Des souvenirs douloureux parfois partagés pour la première fois. En Inde, c'est sur Snapchat, le visage masqué par un des filtres de l'application, que deux femmes violées ont témoigné, contournant ainsi le code pénal indien qui interdit de dévoiler le visage des victimes de violences sexuelles. Un mollah a été arrêté pour avoir épousé une enfant de 6 ans (oui, 6 ans) en Afghanistan, tandis qu'en Egypte, pour la première fois, un médecin a été condamné après avoir pratiqué une excision sur une jeune fille de 13 ans, décédée des suites de l'opération. Enfin, en Argentine, Belén, 27 ans, est toujours incarcérée, pour avoir avorté, une pratique illégale dans le pays, sauf en cas de viol ou de mise en danger de la vie de la mère. L'ONU a demandé au pays sa libération.
«Wannabe» version féministe
On termine sur une note plus légère avec ce remake version féministe de Wannabe, vingt ans (oui, ça met un coup de vieux), après la sortie du tube des Spice Girls. Tourné en Inde, au Nigeria et au Royaume-Uni, le clip, qui comptabilise plus de 1,5 million de vues, réclame la fin des violences sexistes, l'accès à l'éducation, l'abolition des mariages forcés ou encore l'égalité salariale. «Le pouvoir des femmes a déjà parcouru un long chemin, allons encore plus loin», conclut la vidéo, qui a donné l'occasion à Slate de se pencher sur comment la récupération du «Girl Power» par le groupe anglais a fait avancer le féminisme.
A lire ailleurs : une sélection mensuelle d’articles lus et d’émissions entendues ailleurs que dans «Libé»
Nous vous proposons, chaque mois, une sélection d'articles et de reportages repérés ailleurs dans la presse, à la radio, et sur le Web.
Skinny shaming. Faut-il interdire les publicités présentant des corps trop minces ? Pas pour la journaliste Vanessa Friedman, qui explique dans le New York Times que bannir certaines morphologies de l'espace public revient à les diaboliser, et qu'aucun comité n'est capable de juger si un corps est en bonne santé à partir d'une photo, aussi retouchée soit-elle.
Culture du viol. Partout, et particulièrement quand elles ont bu, les femmes sont observées, chassées, par des mecs «qui surveillent les signes leur indiquant qu'ils peuvent violer». C'est le point de vue de la journaliste Scaachi Koul qui, à partir de son expérience – elle a été droguée à deux reprises dans des bars – raconte sur Buzzfeed comment cette «culture de la surveillance» entretient celle du viol.
IVG. En Suisse, le taux d'IVG varie énormément d'un canton à l'autre. En cause, les inégalités d'accès aux soins d'une zone à l'autre, mais aussi le conservatisme de certains gynécologues, explique TV5 Monde dans un article à lire ici.
Excision. Origines, reconnaissance tardive, médiatisation, lutte des associations, législation… Les Inrocks reviennent longuement sur l'excision, mutilation ancestrale encore tristement d'actualité dans certains pays d'Afrique.
«Crime passionnel». Parce que Les mots tuent, Marie Kirschen revient dans un article très complet publié sur Buzzfeed France pourquoi l'expression «crime passionnel», qui n'existe pas dans le code pénal mais est récurrente en rubrique faits divers, contribue à banaliser et à excuser les violences faites aux femmes.