Merkel au plancher. En un mois, la cote de popularité de la chancelière allemande s’est effondrée, de 59 % de satisfaits, mi-juillet, à 47 %. Elle avait déjà connu une telle chute après les agressions sexuelles de la Saint-Sylvestre à Cologne.
En cause, sa politique d'ouverture aux migrants, jugée responsable de l'insécurité croissante après les quatre attentats de la fin juillet, dont deux ont été revendiqués par l'Etat islamique. Parmi les personnes interrogées pour le compte de la chaîne publique ARD, 65 % disent «ne pas être satisfaites» ou «être très insatisfaites» de la politique d'asile du gouvernement fédéral. Seuls les sympathisants des Verts sont d'accord (à 60 %) avec la ligne Merkel. 52 % des électeurs de la CDU, le parti conservateur de la chancelière, condamnent l'accueil «massif» de réfugiés, ainsi que 62 % de ceux du Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD), 69 % des adeptes du parti néocommuniste Die Linke et 100 % de ceux de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD, extrême droite).
A un peu plus d'un an des législatives, nombre de députés, inquiets pour leur siège, réclament un changement de ligne : le fait que Merkel martèle son volontariste «nous y arriverons» «n'est pas très heureux», estime le député Karl-Georg Wellmann (CDU). Tout en soulignant que la chancelière en est elle-même consciente, comme le montre le paquet de réformes annoncées par le gouvernement : durcissement des expulsions, renforcement des effectifs de police… «De plus en plus de gens s'inquiètent et se demandent si nous allons vraiment réussir ce que nous devons réussir», constate le représentant de l'aile droite de la CDU, Wolfgang Bosbach. Selon une autre grande pointure du parti, Peter Ramsauer, «lorsque la chancelière dit tenir à sa ligne du "nous y arriverons", beaucoup le prennent comme une provocation». Très critique envers la politique d'asile menée depuis août, le ministre-président de la Bavière, Horst Seehofer, voit, lui, sa popularité grimper de 33 % à 44 %. Et conforte son statut de principal rival de la chancelière.