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Libération

Le chavisme prêt à sacrifier Maduro pour garder le pouvoir

Publié le 10/08/2016 à 20h11

Le référendum révocatoire peut-il se tenir avant le 10 janvier, condition impérative pour que l’opposition vénézuélienne puisse rêver d’une présidentielle anticipée, et de la fin de dix-huit ans de pouvoir socialiste ? C’est de moins en moins probable. Le conseil national électoral (CNE), formé de fidèles du chavisme, a fixé un calendrier qui devrait repousser l’échéance à courant 2017.

Pour pouvoir révoquer par un vote le président Nicolás Maduro, élu en 2013 après la mort de Hugo Chávez, la Table pour l’Unité démocratique (MUD, coalition d’opposition) doit réunir les signatures de 10 % des électeurs inscrits, soit 4 millions de noms. Or, le CNE a fixé la collecte à fin octobre. Les recomptages et vérifications devant se prolonger plusieurs semaines, la tenue du référendum (si bien sûr les 4 millions de signatures sont validées) ne peut pas se tenir fin 2016, comme le souhaite la MUD. Le 10 janvier correspond à la mi-mandat de Maduro. Si le très impopulaire président est révoqué par les urnes avant cette date, une présidentielle doit être organisée. Si c’est plus tard, il sera remplacé par son vice-président.

C’est vers cette hypothèse que se dirige le régime. Il l’a même anticipée : en janvier 2016, la vice-présidence a été confiée au dogmatique Aristíbulo Ustaríz, à la place du transparent Jorge Arreaza, dont le principal mérite était d’être le gendre de Chávez.