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Libération

En Espagne, le PSOE face à la perspective d’un gouvernement minoritaire

publié le 11 août 2016 à 20h11

Le verrou post-électoral a commencé à se débloquer en Espagne. Après huit mois et deux scrutins législatifs sans dégager de majorité, un pas a été franchi vers la formation d'un gouvernement. L'initiative est venue d'Albert Rivera, le candidat du parti centriste libéral Ciudadanos (Citoyens), la quatrième force parlementaire avec 32 sièges. Lequel a posé six conditions à son soutien au conservateur Mariano Rajoy, au pouvoir depuis 2011 et désormais chef du gouvernement par intérim, expédiant les affaires courantes après sa victoire stérile aux législatives du 26 juin (137 sièges, loin des 176 requis pour la majorité absolue). Ces conditions sont liées à la vocation de Ciudadanos, qui entend «régénérer la démocratie espagnole». On y trouve la levée de l'immunité parlementaire, une commission d'enquête sur le financement illégal du Parti populaire (PP) ou la refonte de la loi électorale au profit des partis plus modestes. Rajoy a, comme à son habitude, gagné du temps : il soumettra ce dilemme le 17 août au comité exécutif de son parti. En cas de feu vert, cette entente PP-centristes sera minoritaire, avec un vote d'investiture prévu fin août ou début septembre.

De quoi mettre cette fois la pression sur le Parti socialiste (PSOE, deuxième force avec 85 députés). Et placer son candidat Pedro Sanchez lui aussi devant un dilemme : s’arc-bouter sur un «non» qui forcerait la tenue de législatives en décembre (les troisièmes en seulement un an !) ou s’«abstenir» et permettre ainsi une nouvelle législature emmenée par Rajoy, son adversaire honni. Tout en faisant de Podemos (71 députés) la seule et véritable opposition de gauche à la Chambre basse du Parlement. Compliqué.