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Libération

Le président zambien réélu dans un climat tendu

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publié le 15 août 2016 à 21h21

Pour la seconde fois, il a remporté l’élection présidentielle de justesse. Mais avec une plus grosse marge qu’en janvier 2015, où 28 000 voix avaient fait la différence. Cette fois-ci, le chef de l’Etat sortant, Edgar Lungu, devance dès le premier tour son principal opposant, Hakainde Hichilema, avec 100 000 voix d’écart et 50,3 % des suffrages. Son rival (47,6 %) dénonce un scrutin truqué et a annoncé vouloir contester les résultats. La tension était encore vive lundi dans la capitale, Lusaka, situation inédite pour ce pays connu pour sa stabilité et ses alternances démocratiques.

Edgar Lungu, conservateur de 59 ans qui se décrit comme «un Zambien ordinaire», devrait avoir les mains libres pour un mandat de cinq ans. Il avait terminé celui de son prédécesseur, Michael Sata, surnommé King Cobra, décédé le 28 octobre 2014 d'une maladie jamais révélée au public. La santé des présidents est une source de mystère en Zambie : avant Sata, Levy Mwanawasa, en 2008, avait expiré dans l'exercice de ses fonctions. Et Edgar Lungu a été soigné d'urgence après un évanouissement, en 2015.

La présidence avait évoqué des complications liées au paludisme, avant de parler d'un trouble de l'œsophage. Ces derniers mois, Lungu s'est efforcé de faire la démonstration de sa bonne santé. «Je bois, mais je n'ai pas de problème de boisson. Je suis sobre comme un prêtre quand il s'agit de faire mon travail», avait-il répondu l'an dernier.

Le chef de l’Etat aura pour mission de redresser l’économie. Touchée par la chute des cours du cuivre, la Zambie a vu son déficit budgétaire dépasser 8 % du PIB et 60 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Edgar Lungu pourrait solliciter une aide du Fonds monétaire international (FMI).