La photo de son visage et de son petit corps rouges de sang et de contusions a circulé sur les réseaux sociaux, bouleversant le monde entier. Contrairement à Aylan - dont l’image du cadavre échoué sur une plage turque avait créé une émotion planétaire en septembre -, Omran, 5 ans, a eu la chance d’être dégagé vivant des décombres, et installé dans une ambulance, après un raid sur son quartier d’Alep. Mais comme pour Aylan, ce cliché est devenu, en quelques heures, un emblème, celui des massacres en Syrie. Cette image est tirée d’une vidéo diffusée par l’association AMC (Aleppo Media Centre, des journalistes militants), qui montre des secouristes prenant en charge trois enfants, dont Omran.
Depuis peu, les frappes contre la partie d'Alep contrôlée par l'opposition syrienne se multiplient et s'intensifient. Les bombardiers russes, relayant l'aviation de Bachar al-Assad, s'emploient à rétablir par les airs le siège de la deuxième ville syrienne, brisé au sol par l'offensive rebelle le 8 août. Ils tuent chaque jour des dizaines de personnes. Cela fait des années, des mois, des semaines que le carnage se répète dans une guerre qui a fait plus de 290 000 morts et jeté des millions de Syriens sur les routes de l'exil. Après le cri d'alarme lancé par l'ONU, la Russie s'est dit prête, jeudi, à instaurer «dès la semaine prochaine» une pause humanitaire hebdomadaire de quarante-huit heures à Alep. Capture AMC