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Trainspotting

Royaume-Uni : la mise en scène ferroviaire de Jeremy Corbyn se retourne (presque) contre lui

Le chef du Labour, qui s'était dit contraint la semaine dernière de s'asseoir par terre dans un train bondé, a vu sa version remise en cause mardi par des images rendues publiques par la compagnie avec laquelle il voyageait, Virgin.
Jeremy Corbyn, le leader du Labour, dans une vidéo filmée dans un train où il n'aurait pas trouvé de place assise. (Capture d'écran The Guardian)
publié le 23 août 2016 à 20h48

Jeremy Corbyn aime bien montrer qu'il «subit» les voyages en transports en commun comme ses concitoyens. L'année dernière, le leader du parti travailliste avait été pris en photo dans un bus de nuit, la mine grise après une longue journée de campagne, un mois avant d'être élu à la tête du parti de l'opposition.

Cet été, alors qu’il fait campagne pour garder son poste, il a répété l’opération de communication dans un train entre Londres et Newcastle. Sauf que cette fois, elle a quelque peu déraillé.

La semaine dernière, l'équipe de Jeremy Corbyn l'a filmé assis par terre dans une position inconfortable entre deux compartiments, lunettes sur le nez, en train de lire le journal satirique Private Eye, un gobelet de café dangereusement posé sur le sol. «Beaucoup de passagers sont confrontés à ce problème chaque jour, les banlieusards comme les voyageurs longue distance. Aujourd'hui, le train est complètement bondé» explique-t-il en s'adressant à la caméra du réalisateur indépendant Yannis Mendez, qui fait du bénévolat pour sa campagne, comme le précise le Guardian.

«La vérité, c'est qu'il n'y a pas assez de trains et ils sont également très coûteux» continue-t-il avant de conclure : «N'est-ce pas un argument en faveur de la nationalisation ?» Cette petite réflexion n'est pas lancée sans arrière-pensée : la nationalisation des lignes de chemin de fer est l'une des mesures phares de son programme. D'après lui, elle permettrait de réduire de 10% le prix des billets et de mettre fin au «cauchemar» des trains annulés, retardés.

Cet exercice politique habilement mis en scène, et quelque peu populiste, a fait son petit effet mais n'a pas impressionné Richard Branson, le fondateur de Virgin Group, dont la compagnie Virgin Trains gère la ligne ferroviaire en question. «M. Corbyn et son équipe sont passés devant des sièges libres non réservés avant d'affirmer dans une vidéo que le train était bondé» lâche-t-il sur Twitter, en ajoutant un lien vers les images prises par les caméras de surveillance.

Heureusement pour Corbyn, quelques usagers dudit train sont venus à son secours et ont confirmé qu'ils n'avaient pas pu trouver de place pendant les premières 45 minutes de ce trajet long de trois heures. L'honneur est (presque) sauf pour le leader de l'opposition qui est considéré par ses partisans comme un «homme de principes», « authentique», «honnête».