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Justice

Melania Trump poursuit le «Daily Mail» en diffamation

Suite à la publication d'articles l'accusant d'avoir eu des activités d'escort-girl, l'épouse de Donald Trump réclame 150 millions de dollars de dommages et intérêts.

Melania et Donald Trump, en représentation le 18 juillet, à Cleveland, dans l'Ohio. Ils sont mariés depuis 2005. (Photo Carlo Allegri. Reuters)
Par
Eva Gomez
Publié le 02/09/2016 à 18h19

150 millions de dollars (environ 135 millions d'euros) de dommages et intérêts. C'est la coquette somme réclamée par l'avocat de Melania Trump, au Daily Mail Online et au blog américain Webster Tarpley. La femme du candidat républicain à la Maison Blanche poursuit ces médias en diffamation, après la parution d'articles en août, qui affirmaient qu'elle avait été escort-girl dans les années 90.

Selon Charles Harder, avocat de l'ex-mannequin slovène, «les personnes visées [par la plainte] ont fait plusieurs déclarations concernant madame Trump qui sont 100% fausses et qui nuisent terriblement à sa réputation personnelle et professionnelle». Il a indiqué à l'AFP que ces allégations, lues par des millions de personnes, «sont si volontairement nuisibles, malveillantes et dommageables que les compensations doivent s'envisager à hauteur de 150 millions de dollars».

«Club pour gentlemen»

Après l'annonce des poursuites, le Daily Mail a retiré de son site l'article à conviction, intitulé «Photos nue, et troublantes questions autour de visas permanents : le passé très osé de la femme slovène de Donald Trump». Jeudi soir, le tabloïd a publié une rétractation, précisant que l'article en question «abordait des accusations à propos de Melania Trump qui pouvaient impacter négativement la campagne de son mari. Il n'avait pas pour but de suggérer que ces accusations étaient vraies et précisait même que rien ne venait corroborer ces histoires».

Le Daily Mail s'est tout de même défendu en rappelant que ces allégations figuraient dans un livre «disponible sur Amazon, à propos d'une agence de mannequinat où Mme Trump travaillait à Milan […] quelque chose comme "un club pour gentlemen"». Et d'ajouter que le magazine slovène Suzy accusait l'agence new-yorkaise dirigée par Paolo Zampolli, pour laquelle Melania Trump a travaillé, «d'être une agence d'escorts pour riches clients».

Avant l'engagement des poursuites, plusieurs médias qui avaient relayé l'information – dont Inquisitr – s'étaient déjà excusés, sentant certainement qu'ils s'attaquaient à la mauvaise personne. Sur son compte Twitter officiel, Melania Trump avait publié début août, un démenti sur les accusations de faux visas.

De quoi faire couler le «Daily Mail» ?

Pour se défendre, Melania Trump a fait appel à un avocat à la réputation montante. Spécialiste de diffamation et de protection de la vie privée, Charles Harder a fait couler début août, le site américain Gawker après trois mois de poursuites. Le tabloïd avait publié une sex-tape de l'ancien catcheur Hulk Hogan où on le voyait avec la femme d'un de ses amis. Le fondateur Nick Denton, s'est placé en faillite personnelle et le groupe média Gawker a été vendu aux enchères pour une somme de 135 millions de dollars. Une bonne avance sur la somme de 140 millions de dollars (125 millions d'euros) réclamée par Hogan.

Avec un tel CV, l'avocat a de quoi faire trembler le Daily Mail, qui précise qu'il s'est rétracté à propos de «tout ce qui pouvait être interprété dans l'article» et «regrette tout malentendu». Affaire à suivre.