Annoncée vendredi matin par le Premier ministre turc et confirmée de source diplomatique, la mort du président ouzbek, Islam Karimov, n’a été officialisée dans son pays que vendredi soir. Grand classique des régimes autoritaires : on ne dévoile pas la mort d’un dictateur avant que la question de sa succession ne soit réglée. Karimov, qui a gouverné d’une main de fer le plus grand pays d’Asie centrale pendant vingt-sept ans, n’a en effet aucun successeur désigné.
Parmi les premiers prétendants à la succession de l’autocrate, certains citent sa fille cadette, Lola, 38 ans. Ambassadrice de son pays auprès de l’Unesco, elle est toujours restée fidèle à la famille, même après la disgrâce de son aînée, Gulnara, 44 ans, qui a comparé son père à Staline et est recherchée par la justice de plusieurs pays européens, notamment pour le détournement de 300 millions de dollars pour un marché de télécommunications.
Hors de la famille, le favori est Rustum Enoyatovné, le chef des services de renseignement. Agé de 72 ans, il a fait ses débuts au KGB et «reste très lié aux appareils de sécurité» selon Russia Today. Parmi les autres prétendants, figurent le Premier ministre et le vice-Premier ministre, réputés rivaux, ainsi que le ministre des Finances, favori des milieux d'affaires. Malgré ces tensions, la succession pourrait se régler dans le consensus, sous la pression des influents voisins que sont la Russie, la Turquie et la Chine.